Ce mois-ci s’ouvrira aux États-Unis un nouveau grand procès de Google : il concerne le potentiel monopole de Google sur le marché publicitaire en ligne. Le géant du web prépare sa défense et, pour cela, allègue que « le web ouvert est déjà en déclin rapide ». Un discours qui va à l’encontre de toutes les précédentes déclarations de l’entreprise, comme le fait remarquer The Verge.
Cette affaire est différente de celle qui vient de se clore. Début septembre, Google a pu respirer : la justice américaine a renoncé à son démantèlement. La société américaine ne sera pas forcée de se séparer de son navigateur Google Chrome. Cependant, ses ennuis judiciaires ne sont pas terminés, en témoigne ce procès qui porte sur ses activités publicitaires.


Le web serait-il en train de mourir ?
Google a déposé ce 5 septembre un document dans l’affaire opposant les États-Unis à l’entreprise dans le district de Virginie. Il s’agit d’un mémoire présentant le point de vue de Google ; l’entreprise se défend pour éviter une scission de ses activités. Elle y plaide pour des solutions moins radicales pour régler le problème de son monopole.

Google y explique que le web ouvert (les pages accessibles par tous, sans se connecter) est en déclin « rapide », notamment dans le secteur de la publicité dite display (les bannières publicitaires qu’on trouve sur les sites). L’entreprise met en cause l’intelligence artificielle ou encore la télévision connectée, des secteurs dans lesquels ses concurrents investissent massivement. Selon Google, une scission de ses activités publicitaires accélèrerait le déclin du web ouvert.

Ce déclin concerne surtout les éditeurs de sites, comme les médias, à l’instar de Numerama. Google argue que scinder ses activités reviendrait à fragiliser un écosystème entier de sites qui se basent essentiellement sur la publicité. Dans son mémoire, la société écrit que « la dernière chose qu’un tribunal devrait faire est d’intervenir pour remodeler un secteur qui est déjà en pleine mutation sous l’effet des forces du marché. »
Google retourne sa veste : son discours est contradictoire
Pourtant, Google n’affirmait pas tout cela il y a encore quelques mois. Si les éditeurs de sites constatent une baisse du trafic liée aux chatbots d’IA comme ChatGPT ou Gemini, Google se présente là comme un acteur important qu’il faudrait protéger. En mai, par exemple, le dirigeant de Google Sundar Pichai déclarait que l’entreprise (via Gemini ou son moteur de recherche) « redirigeait clairement le trafic vers un plus large éventail de sources et d’éditeurs » Même chose pour le vice-président senior de Google Nick Fox dans le podcast AI Inside : « de notre point de vue, le web est en plein essor. »

Face à ces contradictions relevées par The Verge, la porte-parole de Google Jackie Berté a précisé que le média avait déformé les propos du média. Le mémoire de Google fait référence à la publicité display sur le web ouvert et non au web ouvert en général.
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