Pour marquer l’anniversaire du U2, l’US Air Force a organisé un vol atypique. Il s’agissait d’un vol de très longue endurance et de très grande élongation. L’occasion de repousser les limites de l’appareil… et de l’équipage.

Il apparaît comme l’un des avions emblématiques de la guerre froide. Tôt ou tard, il finira par être envoyé à la retraite, et remplacé par un nouvel avion. Mais, en attendant ce jour, le célèbre U-2 continue d’être actif dans l’armée de l’air américaine. Et cela, malgré son grand âge : le premier vol de l’appareil a eu lieu il y a 70 ans, le 1er août 1955.

Or, c’est justement cette date anniversaire qui a été le prétexte parfait pour organiser un vol un peu particulier. Comme le signale un communiqué de la base de l’Air Force de Beale, en Californie (ouest des États-Unis), un avion de cette série a pris son envol le 31 juillet pour un vol d’endurance de 14 heures, avant d’atterrir le 1er août.

U-2 team
L’équipe derrière le record. // Source : US Air Force

« Lorsque l’avion a atterri le lendemain à la base aérienne de Beale, il avait volé pendant plus de 14 heures et parcouru plus de 6 000 milles marins [environ 11 100 km, NDLR], battant ainsi les records d’endurance pour un avion de sa catégorie », s’est félicité l’armée. Pendant ce vol, pas moins de 48 États américains ont été survolés.

Un défi pour la machine, et pour les deux militaires qui se trouvaient à bord. « Le vol a atteint la limite opérationnelle de l’U-2 et a amené les pilotes à la limite de leurs capacités physiologiques », a-t-il été relevé. Pour cela, rien n’a été fait au hasard : les deux pilotes les plus expérimentés sur U-2 ont été choisis, en regardant le plus grand nombre d’heures de vol.

Au-delà de l’hommage, il s’agissait aussi d’un vol qui avait un intérêt plus immédiat. Pendant cette mission, un logiciel de planification relativement nouveau, dédié à la planification de missions plus complexes, a été testé sur une période temps inédite. En effet, celui-ci n’avait jamais servi sur un vol aussi long. C’était une bonne occasion.

Il n’est pas dit si ce U-2 a aussi battu un record d’altitude. Officiellement, ce modèle d’avion peut aller au-delà des 70 000 pieds (environ 21,3 km de haut), soit plus de deux fois la hauteur habituellement observée pour les avions de ligne (entre 7 et 12 km). Le sommet maximal qu’il peut atteindre est une information classifiée.

U-2
Un avion U-2 sur une piste. // Source : Russ Scalf

Un avion emblématique de la guerre froide

Ce qui est sûr, en revanche, c’est que ce n’est pas tout à fait le même avion U-2 tel qu’il a été construit en 1955 qui a volé en 2025. Plus exactement, c’est un TU-2S, un modèle biplace d’entraînement, dérivé du modèle U-2S, lui-même variante du U-2R, qui était déjà une évolution clé du U-2 initial. Sans oublier certaines dénominations intermédiaires

Ainsi, si la première génération du U-2 s’est envolé en 1955, le U-2R a suivi en 1967 et le U-2S a fait ses débuts en 1981. Et durant ces sept décennies, des mises à niveau régulières, aussi bien logicielles que matérielles (moteur, capteurs, cellule…), ont eu lieu pour garder l’aéronef au plus haut de ses capacités. Au prix de plusieurs milliards de dollars.

Ainsi, même si l’avion qui a volé 70 ans plus n’est plus tout à fait le même que celui le projet d’origine, il reste très lié à l’époque soviétique. L’US Air Force en parle d’ailleurs comme d’une « icône de la guerre froide ». C’est cet aéronef qui, par exemple, a pris les fameux clichés qui ont amené à la crise des missiles de Cuba, qui a failli dégénérer en guerre nucléaire.

Plus près de nous, c’est également lui qui, en 2023, a fourni des photos de près des fameux ballons chinois qui flottaient dans la très haut atmosphère, au-dessus des États-Unis. Ce n’est toutefois pas un U-2 qui a été chargé de « traiter » la menace. Le U-2 n’est pas armé. Pour cette mission, Washington a plutôt fait appel à un F-22 Raptor.

La carrière opérationnelle future du U-2 reste floue en 2025. Au fil des ans, plusieurs réflexions ont lieu sur l’opportunité de remplacer l’avion par une solution plus moderne, sans que celles-ci aboutissent. Parmi les options envisagées, il y avait les drones, à commencer par le RQ-4 Global Hawk de Northrop Grumman.

ballon chinois u-2
Le ballon chinois, vu dupuis le cockpit de l’U-2. // Source : US Air Force
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