D’un ménage à trois, le projet du Système de Combat Aérien du Futur (SCAF) devrait prochainement passer à quatre. C’est en tout cas le cap que s’est officiellement fixée la Belgique le 21 juillet, jour de sa fête nationale. Le Plat Pays a en effet validé sa Vision Stratégique 2025, qui détermine ses orientations en matière de défense. Et le SCAF y est mentionné.
Ainsi, la Belgique entend se faire une place aux côtés des trois membres actuels du projet, qui sont la France, l’Allemagne et l’Espagne. Pour cela, Bruxelles prévoit un investissement à hauteur de 300 millions d’euros, de manière à intégrer « la prochaine phase de développement actuellement planifiée pour la période 2026-2030 ».

Aujourd’hui, la Belgique suit déjà de près les développements du SCAF, en tant que membre observateur. Mais la Vision Stratégique 2025 affiche bien l’ambition de passer au stade de partenaire à part entière, avec, à la clé, les mêmes engagements que les autres membres, mais aussi les mêmes retours industriels et partages des tâches.
Le SCAF est un projet militaire majeur pour le Vieux Continent. Il ne se limite pas à un avion de combat de nouvelle génération (NGF — Next Generation Fighter), destiné à succéder au Rafale français, à l’Eurofighter Typhoon allemand et au F-18 Hornet espagnol. Il inclut aussi un réseau de combat dans le cloud, ainsi que des drones.


Une délicate architecture pour répartir les tâches du SCAF entre trois pays
La concrétisation du programme SCAF se fera à travers plusieurs jalons. La partie des drones est attendue au début des années 2030, suivie par le cloud de combat. Quant au chasseur lui-même, les livraisons débuteront à partir de 2040. Avant cela, il passera par l’étape du démonstrateur (prévue pour les années 2026-2030) et du premier vol d’essai (après 2035). C’est lors de la phase de mise au point du démonstrateur technologique que la Belgique entend monter à bord.
Si le consortium du SCAF valide la présence d’un quatrième partenaire, l’effort financier pourrait être davantage réparti. En effet, le coût total de cette phase de développement est estimé à près de 5 milliards d’euros. Par la suite, le programme SCAF « devrait nécessiter 40 à 50 milliards d’euros supplémentaires pour l’ensemble des partenaires ».
Si l’inclusion d’un quatrième partenaire offre la possibilité de mieux répartir l’effort financier, et d’œuvrer dans le sens de l’Europe de la défense, elle engendrera aussi des problématiques complexes en matière de partage industriel. La répartition actuelle est déjà technique, avec un programme découpé en « piliers » et en « phases ».
Cela a donné lieu à une distribution des tâches entre des entreprises françaises, allemandes et espagnoles, parfois sous la forme de coentreprise. Un découpage qui continue de nourrir des tensions entre pays et industriels, notamment sur la gouvernance du SCAF, à l’image de la sortie d’Éric Trappier, le patron de Dassault, en juillet : il a déclarer vouloir gérer 80 % du NGF.
Objet | Industriels (maîtrise d’œuvre) | |
---|---|---|
Pilier 0 | Développement d’une architecture et agencement d’objets opérationnels | Co-traitance – Dassault Aviation – Airbus GmbH – Indra |
Pilier 1 | Démonstrateur du NGF | Dassault Aviation – Airbus GmbH – Airbus SAU |
Pilier 2 | Motorisation | EUMET (Joint-Venture Safran – MTU) – ITP Aéro |
Pilier 3 | Démonstrateurs des Remote Carriers | Airbus GmbH – MBDA France – Satnus |
Pilier 4 | Cloud de combat | Airbus GmbH – Thalès France – Indra |
Pilier 5 | Simulation | Airbus GmbH – Dassault Aviation – Indra |
Pilier 6 | Capteurs | Indra – Thalès France – FCMS |
Pilier 7 | Furtivité | Airbus SAU – Dassault Aviation – Airbus GmbH |
En Europe, il existe également un autre projet analogue du SCAF, piloté cette fois par le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon : il s’agit du Global Combat Air Programme (GCAP). Là aussi, le projet tourne essentiellement autour de la mise au point d’un avion de combat de sixième génération, pour succéder au Mitsubishi F-2 japonais et à l’Eurofighter Typhoon.
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