Il ne vole pas encore, mais il a déjà une silhouette et un nom. Dans la journée du 21 septembre 2025, le géant de la défense Lockheed Martin a levé le voile sur un nouveau drone maison : le Vectis. Un engin aux lignes acérées, taillé pour la furtivité, dont les dimensions le rapprochent désormais d’un vrai avion, mais toujours sans pilote à bord.
Mais si le Vectis sera contrôlé à distance, depuis les États-Unis ou non loin d’un théâtre d’opération, il lui sera aussi possible de travailler « localement » avec d’autres drones et des avions de combat, et par ailleurs, on l’imagine, avec des troupes au sol se trouvant sur zone. Cette logique n’est pas nouvelle : elle est également suivie par la France.
Pour souligner la dimension collaborative de ce nouvel engin, Lockheed Martin cite en particulier son fameux chasseur multi-rôle F-35, qu’on trouve au sein de l’armée américaine, ainsi que dans plusieurs pays alliés, membres de l’OTAN ou non. On présume qu’il sera aussi capable d’échanger avec d’autres aéronefs, américains ou non, via des liaisons OTAN.
Le Vectis, grâce à sa portée étendue, est annoncé comme tout à fait adapté à divers théâtres d’opération, que ce soit au Proche et Moyen-Orient, mais aussi en Asie Centrale, en Indo-Pacifique ainsi qu’en Europe. Autant de zones du globe pour lesquelles l’Amérique pourrait être amenée à être engagée ou, du moins, à s’investir davantage.
Un drone furtif, évoluant à haute altitude et avec une longue endurance
Contrairement à un drone comme le MQ-9 Reaper de General Atomics, dont les armements sont situés à l’extérieur et sous les ailes, le Vectis mise de toute évidence sur une soute pour améliorer son profil radar et être encore plus indétectable — une piste pareillement suivie par les F-22 et F-35 ainsi qu’un bombardier tel le B-2 Spirit de Northrop.
Les caractéristiques et les performances du Vectis n’ont pas été évoquées par son constructeur, en dehors du fait qu’il appartient au « groupe 5 », une catégorie dans laquelle on trouve des drones dont le poids excède les 600 kg, volant au-dessus des 5 km d’altitude, et à grande vitesse. C’est dans ce groupe qu’on trouve le MQ-9 Reaper, par exemple.
« La domination aérienne vient de passer à un niveau supérieur »
Lockheed Martin
Bien sûr, l’avionneur américain le décrit d’ores et déjà comme « mortel et autonome », hautement flexible et doté d’une « capacité de survie en mission inégalée ». « La domination aérienne vient de passer à un niveau supérieur », lance même le constructeur dans ses vidéos promotionnelles sur les réseaux sociaux.
« Vectis est l’aboutissement de notre expertise en matière d’intégration de systèmes complexes, de développement de chasseurs avancés et d’autonomie », a déclaré Skunk Works, la division de Lockheed Martin en charge du projet. « Nous créons un nouveau paradigme pour la puissance aérienne basé sur un cadre de drones agiles hautement performants, personnalisables et abordables. »

En vol, le drone sera censé pouvoir exécuter des frappes de précision, mener des missions de ciblage à des fins de reconnaissance et de renseignement, faire de la guerre électronique ou procéder à des missions aériennes aussi bien défensives qu’offensives. En somme, il se veut multi-rôle, comme les avions de chasse modernes.
Un tel drone offrira également des perspectives de prise de risque un peu plus importantes, sans exposer des chasseurs plus coûteux et, de fait, des vies humaines à bord. On ignore le prix auquel sera vendu le Vectis, mais le spécialiste de la défense évoque une plateforme « abordable », sans doute bien moins coûteuse qu’un F-35.
Il reste maintenant de passer de la théorie à la pratique, puisque tout cela se base pour l’heure sur un travail simulé. Le vrai vol du Vectis n’a pas encore eu lieu, car il y a encore beaucoup à faire : finaliser sa conception, puis ensuite le construire et, enfin, le faire voler. Tout cela, promet Lockheed Martin, peut être bouclé d’ici à 2 ans.
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