Vous désirez changer de forfait mobile bientôt et vous hésitez entre tel ou tel opérateur ? Le critère du prix de l’abonnement est certainement situé très haut dans vos priorités. Mais d’autres enjeux existent, comme la qualité du réseau téléphonique. On a envie que ça capte bien et un gros débit pour surfer à toute allure sur Internet.
Quel est l’opérateur qui capte le mieux en France ?
On va vous décevoir. Il n’y a pas forcément de réponse définitive que l’on peut donner à cette question. Il peut y avoir une réalité générale, à l’échelle d’un pays, et puis des particularités locales, permettant un opérateur qui a l’air d’être en retrait de mieux s’en tirer. Gare, donc, à tirer des conclusions trop hâtives sur les tableaux comparatifs.
En outre, vous sollicitez votre accès mobile dans des circonstances très variées : à domicile, au travail, dans les transports en commun, sur des lieux de vacances, en extérieur, dans des bâtiments, et ainsi de suite. Toutes ces situations sont autant de variables qui peuvent changer le classement des opérateurs et, donc, la réponse à donner à la question.
Malgré tout, même si ces comparaisons ont leurs limites, elles fournissent quand même une photographie à un instant T de la qualité des réseaux mobiles en France, grâce aux campagnes d’évaluation annuelles du régulateur des télécoms : l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep).
Quel est le meilleur réseau mobile en ce moment ? (source Arcep 2025)
Ces mises en garde effectuées, des enseignements peuvent toutefois être dégagés de l’observatoire de l’Arcep, basé sur plus d’un million de mesures réalisées à l’été 2025, pour déterminer les performances d’Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free Mobile en 4G et 5G. C’est un bon moyen de savoir où les quatre opérateurs en sont dans leur déploiement.
Qualité Voix et SMS : Orange devant, mais des ex æquo selon la zone
Les mesures « Voix et SMS » confirment une bonne qualité d’appels au niveau national. L’Arcep considère que si l’écart entre opérateurs reste à l’intérieur de la marge d’erreur statistique, ils sont considérés comme ex æquo.
Au niveau national, Orange se distingue avec 91 % d’appels en qualité parfaite (maintenus 2 minutes sans perturbation audible), devant Bouygues Telecom (88 %) et SFR (87 % ex æquo), tandis que Free Mobile se situe en dernière position avec 84 %.
En zones denses, Bouygues Telecom (96 %) et Orange (95 %) sont premiers ex æquo, devant SFR (92 %) et Free Mobile (89 %). En zones intermédiaires, Orange (95 %) devance Bouygues Telecom et SFR (91 % ex æquo), qui sont suivis de Free Mobile (88 %). Les zones rurales restent le point faible pour tous, mais Orange (83 %) y conserve l’avantage, devant SFR (79 %), Bouygues Telecom (77 %) et Free Mobile (76 %) qui sont tous trois ex æquo.
Concernant les appels sans coupure (réussis et maintenus pendant deux minutes), Orange affiche à l’échelle nationale le meilleur taux de succès avec 95 %. Pour les SMS, la réception en moins de 10 secondes est très bonne chez tous : Orange (96 %) est en tête, suivi de Bouygues (94 %) puis SFR et Free Mobile (93% ex æquo).
Fait intéressant pour la voix OTT (appels via applications de messagerie), les résultats sont en moyenne inférieurs à la voix classique des opérateurs. Orange (82 %) est ex æquo avec Free Mobile (80 %) en tête, devant SFR et Bouygues Telecom (77 %).
Internet mobile : le débit à l’épreuve des usages
L’Arcep évalue la performance en se concentrant sur des seuils de débits (3, 8 et 30 Mbit/s) nécessaires aux usages quotidiens, sans viser une course au débit maximal.
Au niveau national, on observe une bonne performance générale. Pour les débits descendants, Orange est souvent en tête ou très bien placé sur tous les seuils.
- En zones denses : Bouygues Telecom devance légèrement les autres sur le seuil minimum de 3 Mbit/s et fait jeu égal avec Orange pour les seuils plus exigeants de 8 et 30 Mbit/s.
- En zones intermédiaires et rurales : Orange devance clairement les trois autres opérateurs sur tous les seuils de performance (3, 8 et 30 Mbits/s).
Quant aux débits montants (qui prennent une importance croissante avec les usages collaboratifs), Orange est également en tête avec 34 Mbit/s en zone dense (devant Bouygues 27 Mbit/s et SFR 25 Mbit/s) et 14 Mbit/s en zone rurale (devant SFR 11 Mbit/s et Bouygues/Free ex æquo avec 8-9 Mbit/s).
Navigation web et vidéo : l’expérience utilisateur et les transports
L’expérience de navigation web et de visionnage de vidéos est fluide dans la majorité des cas, notamment en zones denses et intermédiaires où les quatre opérateurs offrent une expérience de haut niveau. Cependant, la qualité de service demeure plus contrastée dans les transports, particulièrement dans les TGV.
Dans les métros : Les performances sont globalement très bonnes pour les appels. Bouygues Telecom, SFR et Orange atteignent un excellent 97 % de succès, et Free Mobile est à 96 %. Pour la navigation web, Orange atteint 95 % devant SFR et Bouygues Telecom (94 % ex æquo) puis Free Mobile (91 %).
Sur les routes : Pour la qualité des appels, Orange (95 % de succès) devance Bouygues Telecom et SFR (94 % ex æquo) puis Free Mobile (92 %). Pour la navigation web (pages affichées en moins de 5 secondes), Orange (90 %) est également en tête, devant Free Mobile (87 %), Bouygues Telecom et SFR (86 %).
Dans les trains : Les résultats sont plus contrastés. Dans les TGV, Orange (74 % des communications maintenues) se démarque nettement, suivi de Free Mobile (61%), puis Bouygues (58 %) et SFR (56 % ex æquo). Pour la navigation web, Orange (70 %) est également devant les autres. Sur les Intercités et TER, Orange affiche 63% de succès pour les appels et 69 % pour la navigation web.
Sur les RER et Transiliens : Orange (88 % d’appels réussis) et Bouygues Telecom (86 % ex æquo) présentent les meilleures performances. Pour la navigation web, ils sont aussi en tête (85 % ex æquo).
Quel est le réseau qui marche le mieux ?
Si globalement Orange apparaît comme l’opérateur qui a le meilleur réseau mobile en métropole selon le régulateur, il faut noter que les écarts entre l’opérateur historique et les trois autres ne sont plus colossaux.
Il y a au contraire une relative convergence des résultats des quatre groupes sur les principaux indicateurs. La qualité de l’expérience dépend de plus en plus de votre zone de vie (ville ou campagne) et de vos usages spécifiques (appels en TGV, navigation rapide en ville, etc.).
Les débits (Mbit/s) d’Orange, SFR, Bouygues et Free Mobile (toutes zones)
Les débits (Mbit/s) d’Orange, SFR, Bouygues et Free Mobile
Appels téléphoniques via application de messagerie instantanée
Appels, SMS, qualité, web, streaming débit en 2G, 3G, 4G et 5G
Quel est le processus pour tester les opérateurs Internet ?
La campagne de mesures pour 2025 a eu lieu de fin mai à août 2025. Les résultats détaillés peuvent être trouvés sur la page du régulateur des télécoms. Les évaluations ont suivi un plan similaire à celui observé par le passé : plus d’un million de mesures effectuées en 2G, 3G, 4G et 5G dans tous les départements métropolitains.
Pour que la mesure de la qualité de service reflète bien l’expérience des utilisateurs sur le territoire français, l’Arcep s’est focalisé sur :
- Les lieux de vie (à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments).
- Les transports (routes, métros et trains, avec un volume de mesures renforcé à bord des TGV pour mieux refléter la connectivité réelle).
Du côté des usages, le focus a été mis sur les plus courants : les coups de fil (y compris la voix sur OTT ou applications de messagerie), les SMS, l’affichage de pages et de vidéos (streaming) et le téléchargement et l’envoi de fichiers. L’Arcep rappelle que les performances mesurées sont des moyennes qui ne préjugent pas de l’expérience utilisateur ponctuelle.
L’Arcep a conservé son approche concernant les débits descendants, en développant une évaluation autour de trois seuils, exprimés en mégabits par seconde (Mbit/s), pour traduire la qualité d’expérience représentative des principaux services numériques :
- 3 Mbit/s : débit adapté aux usages les moins exigeants de l’Internet mobile tels que la navigation Web.
- 8 Mbit/s : débit adapté aux usages les plus courants, tels que le visionnage vidéo.
- 30 Mbit/s : débit adapté aux usages les plus exigeants, comme l’utilisation d’outils collaboratifs dans un cadre professionnel.
Qui a la meilleure couverture 5G en France ?
Le développement de la 5G avance à grands pas en France, même si la 4G reste encore la génération de téléphonie mobile la plus courante. Selon les plans de déploiement actuels, la couverture en 5G de toute la métropole prendra encore beaucoup de temps : elle ne sera complète qu’après 2030.
Reste que dans les grandes villes, l’ultra haut débit mobile est de plus en plus répandu, à condition d’avoir un smartphone compatible — ce qui est le cas des téléphones les plus récents disponibles à l’achat. Autre condition : avoir un forfait mobile 5G, ce qui nécessite parfois de payer plus cher. Il existe aussi des opérateurs qui offrent la 5G gratuitement.
Le régulateur des télécoms entretient un observatoire du déploiement 5G, qui contient notamment quatre cartes montrant les sites 5G des opérateurs qui sont actuellement ouverts. La dernière mise à jour date de décembre 2024. Les différentes couleurs des points sur la carte correspondent à des bandes de fréquences particulières.
Quel est le niveau de couverture 4G en France ?
Aujourd’hui, les mesures de couverture pour la 4G des quatre opérateurs montrent que la population est couverte en intégralité, ou presque. En effet, depuis quelques années, les scores affichent 99 %, voire plus. Cela n’a plus grand sens d’ailleurs, d’où un changement d’approche de la part de l’Arcep : couvrir c’est bien, bien couvrir, c’est mieux.
Dans ces conditions, la qualité de couverture importe désormais plus : il y a quatre seuils (très bonne couverture, bonne couverture, couverture limitée, et aucune couverture). Dans l’ensemble, on voit encore des disparités entre les quatre grands opérateurs, notamment entre une excellente couverture et une couverture bonne.
Couverture de la population en 4G
| Qualité de couverture | Très bonne | Bonne | Limitée | Nulle |
| Orange | 93 % | 7 % | 0 % | 0 % |
| SFR | 87 % | 12 % | 1 % | 0 % |
| Bouygues | 94 % | 6 % | 0 % | 0 % |
| Free Mobile | 78 % | 21 % | 1 % | 0 % |
Couverture du territoire en 4G
| Qualité de couverture | Très bonne | Bonne | Limitée | Nulle |
| Orange | 61 % | 30 % | 4 % | 4 % |
| SFR | 57 % | 28 % | 12 % | 3 % |
| Bouygues | 66 % | 24 % | 7 % | 4 % |
| Free Mobile | 43 % | 40 % | 8 % | 8 % |
Si l’on regarde par contre la couverture du territoire, c’est nettement moins satisfaisant. Il y a encore entre 3 et 8 % de zone totalement non couverte (les zones blanches), en fonction des opérateurs. De fait, les tout derniers pourcentages sont les plus difficiles à grappiller, car ils peuvent impliquer des régions pratiquement désertes.
Un plan (New Deal Mobile) est en cours d’exécution pour en finir avec les ultimes zones blanches sans 4G, qui se trouvent généralement dans des zones très faiblement peuplées ou dans des zones difficiles d’accès — par exemple au fin fond d’une vallée nichée entre les montagnes. Mais c’est ici que se jouent les dernières fractures numériques.
Un affichage interactif avec des cartes simulées de couverture est disponible sur le site Mon Réseau Mobile. C’est très pratique pour savoir l’état du réseau près de chez vous, à votre domicile, dans votre ville ou bien sur votre lieu de travail, et voir ainsi la situation en fonction de votre lieu de vie, plutôt que de raisonner sur des moyennes à un échelon trop impersonnel, qui ne dit rien de la situation locale.
Des accords entre opérateurs pour utiliser les réseaux
Si chaque opérateur de téléphonie mobile s’efforce de bâtir sa propre infrastructure pour ne pas avoir à dépendre d’un réseau concurrent, il faut savoir qu’il existe quand même des accords entre les différents protagonistes pour faire circuler certaines communications électroniques via les antennes-relais d’un rival, ce qui peut compliquer passablement le choix entre telle ou telle offre.
Dans le cas d’Orange, toutes ses communications transitent exclusivement par son réseau. Par contre, l’opérateur historique a signé un accord d’itinérance sur la 2G et la 3G de façon à ce que la clientèle de Free Mobile accède au réseau d’Orange, le temps qu’il bâtisse le sien. Signé en 2011, il s’estompe petit à petit depuis en 2015. Les deux partenaires vont le prolonger jusqu’en 2022, au lieu d’en finir en 2020.
Arrivé après tous les autres, Free Mobile a dû trouver un partenaire pour se mettre en selle. La société fondée par Xavier Niel a conclu en 2011 un accord avec Orange pour utiliser son réseau lorsque surviennent des télécommunications en 2G et 3G. À mesure que son propre réseau se développe, Free Mobile sollicite de moins en moins besoin d’Orange. Mais pour la 4G, Free Mobile se débrouille tout seul.
Concernant Bouygues Telecom, la situation est mixte : il utilise son réseau pour acheminer les liaisons en 2G, 3G et 4G mais il faut savoir qu’un accord de mutualisation existe depuis janvier 2014 avec SFR pour un réseau mobile mutualisé sur une partie du territoire. C’est la raison pour laquelle les deux opérateurs ont parfois des résultats très proches dans les campagnes de mesures.
Naturellement, c’est la même chose chez SFR. La filiale d’Altice s’appuie d’une part sur son propre réseau téléphonique pour la 2G, 3G et 4G mais aussi des infrastructures mises en place conjointement avec Bouygues Telecom dans le cadre de cet accord de mutualisation. Il est à noter que cet accord inclut une prestation d’itinérance 4G pour les clients de SFR sur une partie du réseau de Bouygues Telecom.
(mise à jour en novembre 2025 avec le bilan annuel de l’Arcep)
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