La rupture de câbles sous-marins au large du Yémen reste nimbée de mystère. Les opérateurs ont pris des mesures pour dérouter le trafic vers d’autres liaisons. Les soupçons portent sur le mouvement rebelle des houthis, mais l’hypothèse d’un banal accident n’est pas exclue.

Que s’est-il passé au large du Yémen ? La question demeure toujours sans réponse claire, alors que des câbles sous-marins transitant en mer Rouge ont été coupés. Deux scénarios se démarquent : celui de l’accident, avec une ancre sectionnant par inadvertance ces installations, ou celui du sabotage, avec un fort soupçon en direction des houthis.

Ce qui est sûr, c’est que les communications par cette voie-là sont affectées. L’opérateur hongkongais HGC Global Communications a fait une déclaration le 4 mars pour évaluer à 25 % la proportion du trafic affectée dans la zone. Quatre câbles sont endommagés sur la quinzaine passant dans les parages. De la redirection de trafic a été mise en place.

Concernant ce fournisseur d’accès à Internet, les communications s’appuient sur la dizaine de câbles toujours opérationnels, mais aussi par des liaisons qui traversent l’Eurasie et d’autres qui passent du côté des États-Unis, en franchissant les océans Pacifique et Atlantique, sur des dizaines de milliers de kilomètres à chaque fois.

câble sous-marin
Un câble sous-marin. // Source : Norimoto

Les gestionnaires de ces câbles, comme Seacom et Tata Communications, ont aussi fait savoir que des dispositions techniques avaient été prises pour trouver des chemins alternatifs. Des tests effectués sur ces infrastructures ont confirmé que les segments fragilisés se trouvent bien au sud de la mer Rouge, dans une zone sous juridiction yéménite.

La destruction des câbles a rapidement conduit à s’interroger sur le rôle des houthis, dans la mesure où des indices et des accusations ont pointé leur rôle. Le gouvernement yéménite a affirmé que les rebelles avaient prévu de s’en prendre à ces installations. Une image montrant le passage des câbles était apparue sur une chaîne Telegram liée à eux.

Les houthis ont affirmé n’avoir rien à voir avec ces dégradations. Ils ont mis en cause la responsabilité des forces occidentales, en particulier des USA et du Royaume-Uni, dont les armées sont très présentes dans la région. Mais, comme le pointe le Time, ils n’ont fourni aucune preuve et ont déjà produit de fausses déclarations par le passé.

Les houthis passent à l’offensive

L’incident est survenu alors que les houthis, qui contrôlent une portion non négligeable du territoire du Yémen, ont commencé à perturber les activités maritimes en mer Rouge. Ce mouvement rebelle, soutenu par l’Iran, s’est aussi attaqué à Israël en raison de la guerre lancée début octobre contre le Hamas, après son attaque terroriste.

Les houthis ont tenté de lancer des missiles et des drones sur Israël, en soutien aux Palestiniens. Ils ont aussi mené des attaques semblables vers des navires se trouvant dans les environs. Certains ont été touchés, d’autres non. Des représailles et des interceptions militaires ont eu lieu, notamment de frégates américaines, britanniques et françaises.

Le Pentagone, présent dans la région, suit l’affaire, en témoigne le point presse du 5 mars. Le porte-parole de l’armée américaine a confirmé que Washington suit le dossier, sans toutefois se prononcer sur les causes de ces ruptures. Il n’a pas été précisé quand les câbles pourront être réparés, en raison des risques actuels dans la région.

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