Le Petro, la crypto-monnaie d’État vénézuélienne, dont la valeur était indexée sur le cours du pétrole, s’arrête brusquement six ans après ses débuts. Peu utilisée, la crypto avait été au cœur d’un scandale d’État avec le détournement de plusieurs milliards de dollars.

C’est la fin. Le 15 janvier 2024, après presque six ans d’utilisation, le Petro, le stablecoin émis par le Venezuela, va disparaitre. La nouvelle a été annoncée sur Patria, la seule plateforme où les Petros étaient disponibles à l’achat le 12 janvier 2024, selon l’AFP. « Les portefeuilles de crypto-monnaies » vont être « clôturés », et les Petros seront « crédités de leur équivalent en bolivars », la monnaie vénézuélienne.

Le projet avait fait parler de lui lors de son lancement en février 2018, alors que les crypto-monnaies étaient encore une notion peu connue du public. Le plan était très ambitieux : le Petro, un stablecoin indexé sur les réserves de pétrole du pays, devait permettre de lutter contre les sanctions financières américaines et l’inflation dans le pays. Près de six ans plus tard, c’est un échec en termes d’utilisation, et la crypto-monnaie a été associée à un énorme scandale financier.

Le Petro, un stablecoin étatique et utilisé pour du détournement d’argent

La création du Petro a été annoncée en 2017 par le président Nicolás Maduro, au motif qu’il s’agissait d’une arme contre les sanctions financières américaines. Le pari était risqué, mais le pays comptait déjà un grand nombre d’utilisateurs de crypto-monnaies, rappelle l’AFP : le Bitcoin était d’ailleurs vu comme une façon de mettre son argent à l’abri de l’inflation, très forte dans le pays. Plus de 10 % des habitants possédaient ainsi de la monnaie numérique.

Le Petro, la crypto-monnaie vénézuélienne, est morte // Source : Petro
Le Petro, la crypto-monnaie vénézuélienne, est morte. // Source : Petro

Le Petro n’a jamais rencontré le succès escompté. Il n’a pas été utilisé massivement par les habitants. Dans les faits, il a surtout servi à payer certains services de l’État, que ce soit les impôts, les taxes locales, ou encore les amendes, dont le montant était présenté en bolivars et en Petro. Cela n’a pas suffi à faire de la monnaie un outil du quotidien. Son utilisation est restée marginale — même lorsque Nicolás Maduro a annoncé que les salaires y seraient « arrimés ».

Enfin, le Petro a été l’objet d’un vaste scandale en mai 2023. Des milliards de dollars auraient été détournés de Petroleos de Venezuela, l’entreprise d’État en charge de la production de pétrole. L’argent aurait été détourné par des fonctionnaires de la Sunacrip, l’agence chargée de la gestion des crypto-monnaies, en manipulant le cours du Petro, selon l’AFP.

Depuis, le gouvernement avait graduellement arrêté d’utiliser le Petro ou même de le mentionner dans ses communications. L’arrêt de la crypto-monnaie n’a même pas été annoncé officiellement sur le site du Petro. Il invite toujours à télécharger l’app officielle et à acheter du Petro.

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