« L’affaire » du dépassement d’ondes émis par l’iPhone 12 connaît son épilogue en France. Dans un point d’étape du 29 septembre, l’Agence nationale des fréquences annonce la validation de la mise à jour proposée par Apple. Ce correctif va avoir pour effet d’abaisser l’intensité des émissions de l’iPhone 12 — un dépassement avait été détecté dans certaines circonstances.
La mesure excessive avait été observée à 5,74 watts par kilogramme (W/kg), alors que le seuil réglementaire à ne pas dépasser est 4 W/kg, lorsque le téléphone est tenu en main — c’est ce qu’on appelle le débit d’absorption spécifique (DAS) pour les membres. Il existe deux autres DAS, un pour la tête et un autre pour le torse. Ces deux-là ne sont pas en cause.
La nouvelle valeur du DAS pour les membres concernant l’iPhone 12 est de 3,94 W/kg. Désormais, il faut que la firme de Cupertino pousse ce patch sur la totalité des téléphones concernés et circulant en France. Une fois cette diffusion effectuée, l’iPhone 12 sera déclaré conforme et sa commercialisation pourra reprendre. Elle est actuellement encore suspendue.
On savait depuis le 26 septembre, grâce à une information de Reuters obtenue du ministère chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, qu’un patch était sur les rails. Il fallait encore l’examiner, ce que l’ANFR vient de faire. C’est donc maintenant l’étape de la propagation du correctif logiciel qui arrive. Elle devrait être transparente pour le public.
Ces situations, qui arrivent parfois en France, se règlent en effet sans avoir à faire une quelconque manipulation. Le bout de code du constructeur du téléphone fautif est poussé discrètement et automatiquement, dès que l’appareil est détecté sur le réseau. Si cela ne survient pas comme ça, alors c’est une mise à jour plus classique du système d’exploitation qu’il faut faire.
L’ANFR a pour mission de contrôler la conformité des smartphones, mais aussi tous les équipements radioélectriques, par rapport aux normes en vigueur. Elle produit chaque année un rapport sur le niveau d’exposition aux ondes en France. C’est elle qui a contrôlé l’iPhone 12, commercialisé en France depuis fin 2020, et constaté le dépassement du seuil réglementaire.
Un dépassement qui n’implique pas un risque sanitaire avéré
Le dépassement détecté au niveau des membres (l’ANFR n’a pas décelé jusqu’à présent de franchissement des limites autorisées pour la tête et le tronc, qui sont les deux autres mesures effectuées en France) n’a occasionné aucun risque sanitaire avéré. En effet, les seuils réglementaires ont été fixés avec une importante marge de sécurité, pour limiter les risques.
Cela étant, l’ANFR a un protocole d’action lorsqu’il y a un excès d’émission d’ondes. Parmi les leviers les plus radicaux, on trouve celui du rappel commercial, mais aussi la suspension de la vente. C’est ce cas de figure qui a eu lieu pour l’iPhone 12, le jour de l’annonce de l’iPhone 15. Une mesure jugée excessive, alors qu’un rappel à l’ordre aurait peut-être pu suffire.
Apple s’est défendu en soulignant que son smartphone avait passé avec succès tous les protocoles de vérification sur les émissions d’ondes. Ce qu’il s’est passé, c’est que le seuil français concernant les mains était à l’époque encore très récent. En outre, l’ANFR applique des règles particulières pour mesurer les ondes, et elles ne reflètent pas toujours l’usage normal.
Tout ceci a pu laisser entendre que l’iPhone 12 constituait un risque réel pour la santé humaine, ce qui était inexact. Il était toutefois normal de l’ANFR qu’elle demande à Apple d’ajuster la puissance d’émission de son téléphone. On peut néanmoins regretter que tout cela arrive trois ans après le début de sa vente, à un moment où sa carrière commerciale est passée.
(mise à jour de l’article pour inclure l’annonce de la validation du patch par l’ANFR)
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