C’est une autre conséquence du terrible séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février. Ce 8 février, l’accès au réseau social Twitter a été bloqué en Turquie par les principaux fournisseurs d’accès à Internet, tels Türk Telekom, Turkcell et Vodafone. Une mesure qui semble manifestement servir à juguler les discussions autour de ce tremblement de terre
NetBlocks a signalé ces problèmes de connectivité au cours de l’après-midi. Cette organisation, née en 2017, documente la liberté d’accès à Internet dans le monde et utilise Twitter comme son site web pour signaler tout évènement particulier, aussi bien au niveau national ou régional — que ce soit une cyberattaque, une panne ou une censure.
Le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie cette semaine est l’un des plus graves de l’histoire récente du pays. Le bilan humain n’est pas définitif, mais les secours ont déjà recensé plus de 11 000 morts et quatre fois plus de blessés. De nombreuses équipes médicales et de recherche ont été déployées sur place, avec un important contingent venant de l’étranger.
Les raisons ayant conduit les autorités turques à exiger le bannissement provisoire de Twitter ne sont connues à cette heure — il peut s’agir aussi d’un effort visant à éviter la diffusion de photos montrant des victimes, de contrer des critiques contre le gouvernement. Des reproches quant au bon respect des normes antisismiques ont commencé à apparaître depuis le séisme.
Des coupures manifestement volontaires
La simultanéité des coupures chez les principaux opérateurs de télécoms en Turquie laisse peu de place au doute, une simple panne qui frapperait par pure coïncidence tous les FAI et uniquement sur un seul réseau social, serait incongrue. Les circonstances terribles que vit le pays avec cette catastrophe tendent plutôt à accréditer l’hypothèse d’un blocage voulu par le pouvoir politique.
Pour NetBlocks, cette restriction est susceptible d’avoir des conséquences nuisibles sur le secours aux personnes. L’organisation évoque des « efforts de sauvetage communautaires » qui ont émergé après la première secousse, suivie peu après d’une réplique tout aussi violente. La Turquie est l’un des pays qui compte le plus de membres sur Twitter.
La Turquie a historiquement montré sa tendance à censurer les réseaux sociaux lorsque de grandes catastrophes surviennent dans son pays. En 2016, Ankara avait bloqué temporairement Facebook et Twitter après un attentat dans la capitale. Idem un an plus tôt après une autre attaque. Après le coup d’État raté contre Recep Tayyip Erdogan, un même blocage a été observé.
Depuis octobre 2022, la Turquie s’est dotée d’une loi réprimant la « désinformation », avec la menace d’une peine de prison de trois ans pour les internautes ou bien les journalistes reconnus coupables d’avoir propagé des contenus, en ligne ou dans les médias, des informations jugées « contraires à la vérité ». Les sites peuvent être sollicités pour les retirer, sous peine de représailles.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.