Le troisième produit de Nothing s’appelle « Ear (stick) ». Il s’agit d’écouteurs qui se distinguent par le design de leur boîtier. Malheureusement, l’absence de réduction de bruit active et les prestations acoustiques en retrait font préférer les Ear (1).

On peut reconnaître au moins une chose à Nothing, la nouvelle marque de Carl Pei : elle excelle dans l’art du marketing. Chacun des produits imaginés par le co-fondateur de OnePlus est un petit événement alors que, technologiquement parlant, ils ne sont pas plus avancés que les autres. L’entreprise a rapidement réussi à trouver sa place sur un marché saturé grâce à son choix de design articulé autour de la transparence. Après les très convaincants ear (1) et le Phone (1), plus perfectible, Nothing enchaîne avec de nouveaux écouteurs : les Ear (stick). Oui, il y a vraiment des parenthèses dans les noms de ses produits.

Une fois encore, Nothing mise sur l’argument esthétique pour se détacher de la concurrence. Les Ear (stick) cherchent également à séduire avec leur prix très doux : 119 €. Ce choix tarifaire agressif cache un twist : les ear (1), lancés à 99 €, sont récemment passés à 149 €, une somme qui correspond plus à leurs prestations. Pour 30 € de moins, Nothing propose des écouteurs au format ouvert, dépourvus de la réduction de bruit. Par ricochet : pour 30 € de plus, les Ear (1) font bien mieux. Sauf sur le design.

Écouteurs Nothing Ear (stick) // Source : Maxime Claudel pour Numerama
Un écouteur Nothing Ear (stick) // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Un boîtier en forme de rouge à lèvres

Quand on se rend sur le site de Nothing, puis sur la page dédiée aux Ear (stick), on peut constater une chose : l’entreprise commence par évoquer le design, qualifié de « sublime ». C’est dire l’intérêt qu’elle porte au look des écouteurs. Et on peut lui donner raison sur ce point : les Ear (stick) sont vraiment de jolis objets. La tige translucide fait toujours son petit effet. Elle est reliée à une coque blanche, imposante mais conçue pour venir se loger à l’entrée du conduit auditif. Pas besoin d’embouts en silicone ici, puisque les Ear (stick) ne sont pas de type intra. On retrouve autrement les petits points de couleur pour différencier l’écouteur droit de celui de gauche (blanc pour gauche, rouge pour droit).

Les Ear (stick) sont vraiment de jolis objets

Les Ear (stick) savent aussi taper dans l’œil avec leur boîtier, qui n’a strictement rien de conventionnel. On est habitué à voir des formes rectangulaires aux bords arrondis. On se retrouve ici avec un cylindre rappelant un rouge à lèvres (Huawei avait eu l’idée avant Nothing, mais ça reste original). Le boîtier des Ear (stick) présente une ouverture sur un côté pour qu’on puisse accéder aux écouteurs quand on fait coulisser le compartiment où ils se rechargent. C’est simple et efficace. Surtout, c’est suffisamment original pour qu’on loue la solution choisie par Nothing, qui aurait pu se contenter de recycler le boîtier beaucoup plus courant des Ear (1).

Fermé Ouvert

Si le design du boîtier des Ear (stick) est réussi, on peut en revanche déplorer l’absence de compatibilité avec la charge sans fil (présente sur celui des Ear (1)). C’est un gros sacrifice à faire pour obtenir ce design si particulier. D’aucuns diraient qu’on ne peut pas tout avoir, difficile de leur donner tort.

Écouteurs Nothing Ear (stick) // Source : Maxime Claudel pour Numerama
Le boîtier des écouteurs Nothing Ear (stick) se rechargent par un port USB-C (câble fourni)// Source : Maxime Claudel pour Numerama

Sur le terrain du confort, les Ear (stick) sont vraiment irréprochables. La conception ouverte, qui empêche d’avoir un élément qui rentre dans l’oreille, joue pour beaucoup. Quand on porte les écouteurs, on ne les sent pas du tout, alors que le maintien est excellent. On a pu faire quelques sessions de sport avec, et ils ne sont jamais tombés. Si vous cherchez d’abord un accessoire qui sait se faire oublier une fois porté, les Ear (stick) sont parfaits.

Écouteurs Nothing Ear (stick) // Source : Maxime Claudel pour Numerama
Les écouteurs Nothing Ear (stick) n’ont pas d’embouts en silicone // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Des Ear (1), en moins bien

En ce qui concerne les fonctionnalités embarquées, les Ear (stick) souffrent de la comparaison avec les Ear (1), alors que la différence de prix est loin d’être abyssale. C’est d’autant plus vrai que l’ancienneté des Ear (1) permet de les trouver à moindre prix (sous les 100 € sur Amazon), une anomalie à laquelle n’a peut-être pas pensé Nothing.

Comparaison entre les Ear (1) et les Ear (stick) :

Ear (1)Ear (stick)
ConceptionIntraOuvert
Réduction de bruit active
Chargement sans fil
Autonomie (une charge)4h30 – 6h7h
Poids4,7 g4,4 g
RésistanceIP54*IP54*
Prix officiel119 € 149 €
*Résistance à la poussière, à l’eau et à la sueur

Privés de la réduction de bruit active, les Ear (stick) ont nécessairement du mal à isoler l’utilisatrice ou l’utilisateur des bruits extérieurs. Il faut par ailleurs faire une croix sur la réduction passive, liée à la conception des écouteurs (structure trop ouverte ici). Par conséquent, vous continuerez d’entendre votre environnement, même avec une musique en cours de lecture. Dans un endroit bruyant, ce constat sera bien pire.

Écouteurs Nothing Ear (stick) // Source : Maxime Claudel pour Numerama
Écouteurs Nothing Ear (stick) à gauche, écouteurs Nothing Ear (1) à droite // Source : Maxime Claudel pour Numerama

Les Ear (stick) disposent d’une tige tactile, avec une ergonomie comparable à celle des AirPods Pro d’Apple. Il faut la presser pour activer certaines commandes. Les voici :

  • Un clic : lecture/pause ;
  • Deux clics : chanson suivante ;
  • Trois clics : chanson précédente ;
  • Appui long : réduction du volume (gauche), augmentation du volume (droit).

On peut personnaliser ces commandes, pour par exemple ajouter l’activation d’un assistant vocal. Il y a même une commande non affectée (deux clics + appui long).

En l’absence d’une réduction de bruit (active ou passive) performante, les Ear (stick) déçoivent sur les performances acoustiques. Les Ear (1) constituaient une bonne surprise sur ce point (pour des écouteurs lancés à moins de 100 €). Les Ear (stick) sont en net retrait, en raison d’une dynamique générale manquant d’ampleur. Par défaut, ils manquent cruellement de basse et, même en poussant le curseur dans l’égaliseur, ils continuent d’en manquer. En résulte un rendu davantage axé sur le registre des médiums, il est vrai très détaillés — mais trop présents pour assurer une écoute équilibrée. C’est dommage, car les aigus s’en sortent plutôt très bien en comparaison du reste du spectre. La clarté en pâtit, sauf sur les morceaux de musique moins riches en instruments.

Cette signature sonore moins convaincante est à nuancer par rapport au prix des Ear (stick) et au choix d’en faire des écouteurs ouverts. Il y a des limites qui nécessitent un peu d’indulgence. On vous conseillera de passer par l’application, disponible sur iOS et Android, pour affiner.

Le verdict

Si on notait uniquement sur le critère du design, alors on dresserait des lauriers aux Ear (stick). Les écouteurs de Nothing sont esthétiquement réussis, et se distinguent grâce à leur boîtier vraiment original. Ils représentent néanmoins un pas en arrière par rapport aux Ear (1), premier essai au rapport qualité/prix indéniable.

Le choix de la structure ouverte pénalise les prestations acoustiques des Ear (stick), dont le rendu manque cruellement d’équilibre (registre des médiums trop marqué, basse quasi inexistante). A contrario, il permet à Nothing de venir s’attaquer à une clientèle qui n’aurait pas voulu de ses Ear (1). En réalité, les Ear (stick) souffrent surtout d’in problème de prix : à 119 €, ils ne coûtent que 30 € de moins que les Ear (1), qui assurent beaucoup plus le spectacle. Si cet aspect ne vous dérange pas et que le design passe avant tout, alors pourquoi pas se laisser tenter ?


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