Nous sommes allés à la rencontre de Lynx, une startup fondée en 2019 avec pour objectif de créer un casque de réalité mixte indépendant des marques américaines ou chinoises. À quelques semaines de ses premières livraisons, Lynx nous a ouvert les portes de ses bureaux parisiens.

Au Mobile World Congress de Barcelone en février 2022, nous avons eu la chance de tomber sur Stan Larroque, le créateur d’une startup du nom de Lynx. Lors d’une table ronde organisée par Qualcomm sur les casques de réalité, le jeune français est venu nous présenter son casque capable de combiner le virtuel et le réel, grâce à des caméras chargées de répliquer votre vision et de suivre vos mains, pour ajouter des choses au vrai monde. Ce qui nous a étonnés est qu’aucun média ne parle de Lynx, malgré les tentatives de son créateur d’inviter la presse. Lynx est victime du syndrome de la petite startup. Personne ne s’intéresse à elle, tout le monde préfère parler des géants comme Meta et Apple, Numerama compris.

Pourtant, la démo que nous avons vue à Barcelone était convaincante. Plus compact qu’un casque comme l’Oculus Quest 2 et, surtout, capable de répliquer la réalité en couleurs, le Lynx-R1 semble plutôt en avance sur la concurrence (du moins du point de vue matériel, il est évident que les écosystèmes de Meta et Apple seront plus complets). Nous avons alors fait une promesse à Stan Larroque : nous viendrons voir son entreprise à Paris à notre retour. Plusieurs mois plus tard, voici notre reportage réalisé dans les bureaux de Lynx, où tout est conçu en interne, y compris la partie optique.

Une boîte française qui intéresse les Américains

Lors de notre venue sur place, nous avons été encore plus captivés par l’entreprise. Certes, tout n’est pas encore parfait (le prototype que nous avons essayé a eu quelques difficultés au démarrage), mais le calibrage est très bien réussi. On croirait vraiment voir à travers le casque, même s’il y a des écrans devant nos yeux. Il y a encore des efforts à faire au niveau de la qualité (Meta avoue lui-même que nous sommes loin de maîtriser cette technologie), mais le potentiel du Lynx-R1 est bluffant.

Bien sûr, l’entreprise ne prétend pas être en mesure de concurrencer les géants de la tech au niveau du volume de ventes. Si elle arrive déjà à s’imposer sur des secteurs spécifiques, comme l’éducation en Europe, alors elle aura tout gagné. Et, les Américains et Chinois ne contrôleront pas tout. C’est aussi pour cette raison que Qualcomm la soutient : l’entreprise ne veut pas laisser des monopoles s’installer. On apprécie aussi son discours sage sur le métavers, elle ne s’amuse pas à faire croire que le futur de la planète sera dans une bulle virtuelle.

Plusieurs prototypes du Lynx R-1, dont un transparent. // Source : Numerama
Plusieurs prototypes du Lynx R-1, dont un transparent. // Source : Numerama

Paradoxalement, si Lynx peine à faire parler d’elle en France, on s’intéresse à l’entreprise à l’étranger. Sans rentrer dans les détails, la startup nous a confié avoir connaissance de l’intérêt des GAFAM et d’autres grands groupes pour son savoir-faire. Lynx souhaite néanmoins continuer à avancer indépendamment et, pour l’instant, continue de lever beaucoup d’argent (4 millions d’euros en mai, juste avant notre venue dans ses bureaux).

Vous voulez en savoir plus sur Lynx ? On vous laisse regarder notre reportage. De notre côté, nous continuerons de suivre l’entreprise française dans ses aventures, en attendant de voir l’évolution de l’industrie des réalités alternatives.


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