On a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne : le rover est prêt pour décoller. La mauvaise, c’est qu’il n’a pas de fusée disponible.

Ce devait être l’une des grandes missions spatiales de 2022. En septembre, l’agence spatiale européenne (Esa), en partenariat avec son homologue russe Roscosmos, devait passer au second volet de la mission ExoMars. Le but : envoyer une expédition robotisée sur Mars, afin d’y déposer à la surface un astromobile appelé Rosaslind Franklin.

Mais la guerre d’agression lancée par la Russie contre l’Ukraine a tout gâché. La mission ExoMars, qui accusait déjà plusieurs années de retard (elle devait partir en 2018, deux ans après le premier volet, mais elle a été repoussée à 2020, puis 2022), est l’une des nombreuses victimes collatérales du conflit. Il était impossible politiquement de continuer à coopérer avec Roscosmos.

Le rover est prêt ! Mais on n’a rien pour le lancer.

Le dernier point d’étape de l’agence spatiale européenne s’avère à ce titre fort cruel : le 28 mars, elle a annoncé que son rover « est techniquement prêt à être lancé » — c’est-à-dire à être installé dans une fusée et à faire le voyage jusqu’à la planète rouge. Le seul menu problème, c’est que l’astromobile n’a aujourd’hui plus aucun lanceur.

« La revue de qualification des systèmes et de réception en vol de la mission a eu lieu comme prévu. La commission d’examen a confirmé que le vaisseau spatial aurait été prêt à être expédié en temps voulu sur le site de lancement et que le programme disposait d’une marge de temps suffisante pour la possibilité de lancement initiale », en septembre, lit-on.

Amalia, cousine de Rosalind Franklin/ExoMars 2022 sur Terre pour les similations. // Source : ESA
Amalia, cousine de Rosalind Franklin/ExoMars 2022 sur Terre pour les simulations. // Source : ESA

Mais cette fenêtre de tir n’est plus envisageable. L’Esa a suspendu sa coopération avec Roscosmos, tandis que la Russie avait dès la fin février décidé de retirer les lanceurs Soyouz du centre spatial guyanais. Les tensions croissantes entre l’Occident et la Russie rendaient par ailleurs impossible la perspective de se servir des cosmodromes opérés par les Russes.

C’est évidemment terrible pour l’Agence spatiale européenne. En attendant de voir quelle suite donner à cette situation inimaginable il y a encore quelques semaines, l’astromobile sera stocké en Italie. Il existe aujourd’hui trois scénarios pour relancer ExoMars, mais les pistes les plus plausibles suggèrent un lancement plutôt vers la fin de la décennie, en 2026 ou 2028.

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