Six autres Américains vont effectuer début décembre un vol touristique dans l’espace avec Blue Origin. Il s’agira du troisième vol privé de l’entreprise américaine, alors que des critiques émergent sur le bilan carbone de ce divertissement pour particuliers très aisés.

Le troisième vol habité de Blue Origin se profile à l’horizon. L’entreprise américaine vient d’annoncer le 23 novembre 2021 que sa fusée transportera un nouveau groupe de touristes le 9 décembre. Cette mission comporte une petite particularité : six personnes voyageront à bord de la capsule New Shepard. C’est deux de plus que lors des deux premières missions.

L’identité des six particuliers qui prendront place dans le vaisseau spatial est désormais connue. Cette fois-ci, il n’y a pas de personnalité publique suffisamment connue dont la mention éveille un quelconque intérêt. On trouve un ancien joueur de football américain, Michael Strahan, mais sa notoriété est anecdotique en France. Tous les autres sont des anonymes.

On peut toutefois signaler la présence de Laura Shepard Churchley, qui s’avère être la fille d’Alan Shepard. Il a été le premier Américain à aller dans l’espace, lors d’un vol suborbital, et membre du groupe Mercury Seven, nom donné aux sept premiers astronautes américains. La fusée New Shepard a d’ailleurs été baptisée en son honneur. Michael Strahan et Laura Shepard Churchley ont été invités par Blue Origin.

Une activité accusée d’être un caprice de riches

Les activités de Blue Origin dans le tourisme spatial ont démarré à la mi-2021, avec un premier vol dans lequel a pris place Jeff Bezos. Mais depuis, l’entreprise américaine fait l’objet de critiques. Il lui est notamment reproché de proposer un divertissement très onéreux à de riches particuliers, sans tenir compte des effets environnementaux, avec un bilan carbone très défavorable.

Les vols privés dans l’espace restent cependant très marginaux pour constituer un enjeu critique de pollution atmosphérique. La donne pourrait toutefois changer si ce type de divertissement se démocratise, avec de plus en plus d’entreprises permettant à de plus en plus de monde d’aller dans la haute atmosphère. Les émissions des fusées restent en l’état bien moindres que celles de l’industrie aéronautique.

Blue Origin New Shepard

Un décollage d’une fusée New Shepard. / Source : Blue Origin

Aujourd’hui, Blue Origin n’en est qu’à son troisième vol touristique. Mais la société a déjà mené plusieurs essais, ainsi que des vols inhabités. Ce chiffre est amené à augmenter. Or, s’il reste bas aujourd’hui, il s’ajoute de fait aux dizaines de vols spatiaux qui ont lieu chaque année dans le reste du monde, via la Nasa, Arianespace, SpaceX, etc., et dont l’intérêt pour la science ou la société est nettement plus perceptible.

À quoi ressemble un vol avec Blue Origin ?

Le profil du vol sera identique aux deux autres. L’ascension dans la haute atmosphère se fera à une vitesse supersonique (jusqu’à mach 3, c’est-à-dire plus de trois fois la vitesse du son, donc plus de 3 700 km/h). La capsule aura une trajectoire semblable à une parabole, au-dessus de la ligne de Kármán, qui est la frontière établie par convention entre l’espace et l’atmosphère. Elle est placée à 100 km d’altitude.

Il ne faudra qu’une poignée de minutes pour atteindre l’espace. Au sommet de la parabole, les six passagers pourront profiter un temps des effets de la micropesanteur et ainsi flotter dans la cabine. Il faudra ensuite se rasseoir assez vite, car six minutes après le décollage, la pesanteur commencera à se ressentir à nouveau au moment de la redescente, en prévision de l’atterrissage.

Le retour sur Terre mêlera parachutes et rétrofusées, de sorte à adoucir au maximum le choc du contact avec la terre ferme. Il s’agit, notamment, de donner un dernier coup de frein pour passer de 26 à 1,6 km/h dans les tout derniers mètres. L’arrivée aura lieu en fait une dizaine de minutes après le départ. Quant à la fusée, elle sera revenue bien avant et de manière automatique.

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