Le tigre de Tasmanie a disparu en raison de la pression sur son habitat exercée par les activités humaines. C’est la première fois que des images de l’espèce sont colorisées.

Les activités humaines sont à l’origine de l’extinction de nombreuses espèces. Certaines, depuis des années, voire des décennies. C’est ainsi que le thylacine, aussi appelé « tigre de Tasmanie », est une espèce considérée comme éteinte depuis 1936. Il était autrefois particulièrement présent en Australie (au sud-est dans la Tasmanie), où il a prospéré pendant plusieurs milliers d’années.

Mais, en Tasmanie, entre la chasse intensive, l’introduction du chien vers le IIIe millénaire avant notre ère, et l’installation des colons, les populations de cette espèce ont progressivement décru. En cause, toujours le même problème : la pression de tous ces changements sur l’habitat de cet animal. Le problème s’est aggravé au XIXe siècle, lorsque la chasse s’est intensifiée en Tasmanie à cause de primes.

Une séquence de 80 secondes parfaitement restaurée

Chaque année, le 7 septembre, l’Australie commémore les espèces disparues ou en danger d’extinction lors du National Threatened Species Day. La date choisie n’a rien d’un hasard. Le 7 septembre est à la date à laquelle, en 1936, Benjamin s’est éteint. C’était lui, le dernier tigre de Tasmanie.

En 2021, pour l’occasion, le National Film and Sound Archive (NFSA) a lancé une opération inédite : la restauration, en couleurs, de l’une des rares vidéos du tigre de Tasmanie.

Voici, ci-dessous, le résultat plutôt bluffant :

La vidéo d’origine a été prise en 1933, par le naturaliste David Fleay. Elle est muette et dure 80 secondes — c’est la plus longue séquence qui existe de cet animal. C’est Samuel François-Steininger, un spécialiste de ce genre de restauration, qui a piloté cet ambitieux travail de colorisation. Il détaille : « Pour le thylacine, j’ai dû relever un autre type de défi — et de responsabilité. Je devais prendre soin des rares séquences filmées et rendre hommage au dernier représentant d’une espèce disparue il y a 85 ans. »

Avant de fournir la séquence à Samuel François-Steininger, la NFSA a d’abord restauré le film nitrate de 35 mm en version numérisée 4K. On vous en parlait en mai 2020.

C’est à partir de cette meilleure définition qu’il a pu procéder à la colorisation, ce qui explique la qualité surprenante de la vidéo pour un film si vieux. « Le scan 4K fourni par la NFSA était absolument stupéfiant pour un négatif 35 mm de 1933, bien que la colorisation ait été très difficile, car, à part l’animal, il y avait peu d’éléments dans le cadre », décrit le spécialiste. « Et en raison de la résolution et de la qualité de l’image, il y avait beaucoup de détails — la fourrure était dense et de nombreux poils ont dû être détaillés et animés. »

Mais comment savoir à quoi ressemblent les couleurs, dans le détail, d’une espèce disparue depuis si longtemps ? « En ce qui concerne les choix de colorisation, nous avons pu trouver dans différents musées de nombreuses peaux bien conservées dans l’obscurité et qui avaient gardé leurs couleurs », développe Samuel François-Steininger.

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