Tombés en désuétude, les dirigeables tentent un come-back avec un argument massue : leur faible empreinte carbone liée à leur consommation énergétique contenue. Ils ont cependant des limites et des particularités dont il faudra tenir compte pour espérer en tirer parti efficacement.

Depuis le catastrophique accident du Hindenburg, les zeppelins se sont fait rares dans le paysage : il ne peuplent désormais que les ciels des séries fantastiques et les pages des romans steampunk.

Les dirigeables pourrait cependant opérer un retour sur le devant de la scène. L’entreprise Hybrid Air Vehicles prévoit ainsi de lancer une version hybride à 100 places de son zeppelin Airlander 10 d’ici 2025, dévoile The Guardian. Dans un communiqué daté du 26 mai, la société précise viser 2030 pour une version 100 % électrique de de son aéronef.

Le zeppelin Airlander 10 pourrait être lancé en 2025. // Source : Hybrid Air Vehicles

Le zeppelin Airlander 10 pourrait être lancé en 2025.

Source : Hybrid Air Vehicles

Un paquebot aérien de la taille du stade de France

La France aussi a identifié le potentiel de ces engins. Au delà du Stratobus, ce dirigeable stratosphérique très innovant mais qui n’a pas vocation à transporter le grand public, un autre zeppelin est développé sur le territoire : le LCA60T de Flying Whales, un aéronef cargo conçu pour pouvoir transporter jusqu’à 60 tonnes de charge. Ce paquebot aérien mesurera 150 mètres de long, 60 de large et 40 de haut. « Imaginez le Stade de France, gradins compris ! », plaisante Pascal Taillandier, chef de projet dirigeables à l’Onera, dans les colonnes de Libération.

Les zeppelins ont des limites et des particularités dont il faut bien entendu tenir compte : ils ne se déplacent pas aussi vite qu’un avion et sont donc généralement pensés pour des petits trajets. Hybrid Air Vehicles donne ainsi, comme exemple de lignes que son engin pourrait assurer, les trajets Liverpool – Belfast, Barcelone – Palma, ou encore Oslo – Stockholm.

Un mode de transport aérien plus écologique

Autre spécificité des dirigeables nouveaux : ils requièrent de l’hélium qui ne risque pas de s’enflammer facilement comme l’hydrogène qui était utilisé sur le Hindenburg. Or l’hélium est un gaz relativement rare, et assez demandé notamment dans le secteur médical (pour les IRM) et dans l’industrie (pour les activités de soudure). Comme tout aéronefs, les dirigeables devront par ailleurs prouver qu’ils offrent un haut niveau de sécurité avant d’être autorisés à décoller, a fortiori avec des passagers à bord.

Vue d'artiste de la cabine du dirigeable Airlander 10. // Source : Hybrid Air Vehicles

Vue d'artiste de la cabine du dirigeable Airlander 10.

Source : Hybrid Air Vehicles

Ils ont cependant un atout de taille à faire valoir : leur faible impact sur les émissions. Hybrid Air Vehicles affirme ainsi que son Airlander 10 générerait 90 % d’émissions de gaz à effet de serre de moins qu’un avion. Le dirigeable pourrait également constituer une alternative intéressante dans le transport de marchandises.

Comme l’expliquait Pascal Taillandier, chef de projet dirigeables à l’office national d’études et de recherches aérospatiales (Onera) à Libération en 2019 : « Le dirigeable est pile entre le bateau – qui peut transporter beaucoup de conteneurs, mais très lentement et en polluant beaucoup – et l’avion, très rapide et fiable, dont la capacité est plus limitée, et qui pollue aussi énormément. Il faut imaginer une sorte de péniche flottante, qui peut se déplacer autour de 100 kilomètres par heure. Comme il flotte dans l’air, il a besoin de beaucoup moins d’énergie pour avancer. »

Il faut reconnaître que ces péniches aériennes ont l’air extrêmement confortables. Reste à voir combien coûtera le billet.

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