Voyager 1 continue son voyage à travers l’espace, presque 44 ans après son lancement. Des scientifiques ont découvert que la sonde détecte un signal faible, décrit comme le « bourdonnement persistant du gaz interstellaire ».

Presque 44 ans après son lancement dans l’espace, Voyager 1 fonctionne toujours. La sonde progresse aujourd’hui dans le milieu interstellaire. Ses instruments détectent d’ailleurs le « bourdonnement persistant du gaz interstellaire », annoncent les auteurs d’une étude relayée par l’université Cornell le 10 mai 2021. Elle a été publiée le même jour dans la revue Nature Astronomy.

Un signal faible et monotone

La sonde de la Nasa a quitté la Terre le 5 septembre 1977, afin d’étudier les planètes externes du système solaire et le milieu interstellaire. Ce milieu commence au niveau de l’héliopause, qui est elle-même la limite de l’héliosphère, la région de l’espace dans laquelle le flux constant de matière du Soleil, ainsi que son champ magnétique, exerce son influence (dit autrement : la densité d’énergie du vent solaire est plus importante que celle du milieu interstellaire dans l’héliosphère). Voyager 1 a dépassé cette frontière formée par l’héliopause, entre le système solaire et l’espace interstellaire.

« En 2012, Voyager 1 est devenue la première sonde in situ du milieu interstellaire très local. Le récepteur d’ondes émises par les plasmas a donné des estimations ponctuelles de la densité du plasma en couvrant environ 30 unités astronomiques [ndlr : 1 unité astronomique = 150 millions de km] d’espace interstellaire », écrivent les auteurs. La sonde Voyager 1 est équipée d’un récepteur d’ondes émises par les plasmas (PWS).

C’est en analysant les données envoyées par la sonde, à plus de 14 milliards de kilomètres, que les scientifiques ont pu percevoir un signal faible et monotone (et non pas ponctuel) : c’est ce fameux « bourdonnement persistant du gaz interstellaire », comme le décrit poétiquement Stella Koch Ocker, étudiante diplômée d’astrophysique à l’université Cornell et co-autrice de l’étude, citée dans le communiqué de l’établissement.

Visuel de la Nasa représentant une sonde Voyager. // Source : NASA/JPL-Caltech (image recadrée)

Visuel de la Nasa représentant une sonde Voyager.

Source : NASA/JPL-Caltech (image recadrée)

Comme « une pluie calme et douce »

Sur Twitter, la scientifique complète : « Grâce à cette détection, nous pouvons désormais suivre en continu la structure de l’espace interstellaire traversé par Voyager 1 ! ». Cette faible oscillation de plasma permet à la sonde de mesurer la densité du milieu interstellaire, sans avoir besoin des événements ponctuels que constituent les éjections solaires. Avec ce signal, les auteurs peuvent mieux comprendre les interactions entre le milieu interstellaire et le vent solaire (qui est un plasma, un gaz émis en permanence dans le milieu interplanétaire).

Il faudrait s’imaginer le milieu interstellaire comme « une pluie calme et douce », décrit James Cordes, professeur d’astronomie à l’université Cornell et co-auteur de l’étude, lui aussi cité dans le communiqué. Lorsqu’une éjection solaire se produit, « c’est comme détecter un éclair dans un orage, avant le retour à une pluie légère », décrit-il. Cette étude montre qu’il n’y a pas forcément besoin d’un événement lié au Soleil pour étudier le plasma interstellaire. Voyager 1 envoie des données sur sa densité, indépendamment de ce qui se passe avec notre étoile.

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