À l’aide du télescope spatial Hubble, une mystérieuse tache sombre a été observée sur Neptune en train d’évoluer. Sur une superbe image de la géante bleue présentée par la Nasa le 15 décembre 2020, on voit distinctement cette structure noire dont la persistance surprend beaucoup les scientifiques.
Cette tache est un vortex, une grosse tempête plus large que l’océan Atlantique, décrit l’agence spatiale. Elle a été découverte par Hubble en 2018 et semble née dans l’hémisphère nord de la planète. En l’observant un an plus tard, les scientifiques se sont aperçus que le vortex se déplaçait en direction du sud, où l’on s’attendrait alors à la voir disparaitre. Pourtant, en août 2020, Hubble a observé que la tempête changeait de direction, revenant vers le nord. Le télescope spatial a observé d’autres taches semblables ces dernières décennies, mais ce déplacement est plutôt inhabituel, selon la Nasa.
Cette grosse tempête mesure environ 7 400 kilomètres de diamètre. C’est la 4e tache sombre (un aspect qui serait expliqué par la présence d’une couche de nuages noirs) observée sur Neptune par Hubble depuis 1993. Quand la sonde Voyager 2 a survolé Neptune en 1989, elle a permis de découvrir 2 autres vortex, mais ils n’étaient plus visibles quand Hubble aurait pu les voir.
Une autre tempête, plus petite : l’élément perturbateur ?
Surtout, les observations du télescope Hubble contenaient une autre surprise : une plus petite tache repérée en janvier dernier, qui a fait une apparition temporaire. Pour expliquer sa présence, l’hypothèse qu’il s’agisse d’un morceau de la plus grosse tempête, qui s’en serait détaché avant de disparaitre, est envisagée. Il est même possible que cette plus petite tempête soit l’élément perturbateur, qui expliquerait pourquoi le vortex principal évolue de façon inattendue. Le changement de trajectoire de la grosse tache semble coïncider avec l’apparition de la plus petite, qui mesure environ 6 300 kilomètres de diamètre.
Il ne faut pas imaginer les tempêtes sur Neptune comme nos ouragans, ici sur Terre, qui tournent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre : les vortex de Neptune sont des systèmes à haute pression (sur Terre, les ouragans sont des systèmes à basse pression), qui tournent dans le sens des aiguilles d’une montre, du fait de la rotation de la planète. Après leur formation, ces tempêtes se déplacent vers l’équateur. Sous l’effet de ce qu’on nomme la force de Coriolis, la tempête dirigée vers l’équateur finit par disparaitre. C’est en tout cas ce que montrent les simulations informatiques. Le vortex observé ici déjoue ce pronostic puisqu’il n’a pas migré jusque vers l’équateur pour être détruit, décrit la Nasa.
Pour l’instant, le lien entre les 2 vortex vus sur Neptune reste à prouver. On pourrait imaginer que la séparation en deux de la tempête principale a pu suffire à éviter le déplacement vers l’équateur, mais il faudra le vérifier. De manière générale, la façon dont ces tempêtes se forment est encore mal comprise.
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