Dans la nuit du 15 au 16 octobre 2020, un morceau de fusée et un ancien satellite se sont rapprochés lors d’une « conjonction à haut risque ». Ces deux gros débris en orbite autour de la Terre ne sont finalement pas entrés en collision.

Mise à jour du 16 octobre à 10h : « Aucune indication de collision », a finalement tweeté LeoLabs ce 16 octobre 2020. L’entreprise, qui surveillait un possible risque de collision entre deux débris en orbite autour de la Terre, a confirmé que l’un des deux objets, CZ-4C R/B, est passé au-dessus de son radar situé au niveau de la Nouvelle-Zélande. L’objet a été vu 10 minutes après le moment du risque maximal estimé. « Nos données ne montrent qu’un seul objet comme espéré, sans aucun signe de débris », résume LeoLabs.

Article original : Deux objets en orbite autour de la Terre présentent un risque de collision étroitement surveillé. L’entreprise LeoLabs, qui s’est spécialisée dans le suivi des débris spatiaux en orbite terrestre basse, a prévenu le 14 octobre 2020 via un tweet qu’elle surveillait cette possibilité, qualifiée de « conjonction à haut risque ».

« La masse combinée des deux objets est d’environ 2 800 kg », expliquait alors LeoLabs. Les deux objets, nommés « CZ-4C R/B » et « COSMOS 2004 », semblent correspondre à un étage d’une fusée Longue Marche 4B (un lanceur conçu par l’Académie de Shanghai pour la technologie des vols spatiaux) pour le premier, ainsi qu’à un ancien satellite de navigation soviétique du système Parous pour le deuxième. Le premier se dirige vers le nord, tandis que le second se dirige vers le sud (au moment du risque maximal).

Ils risquent de se trouver à une distance de moins de 25 mètres l’un de l’autre. Leur collision pourrait se produire dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 octobre, aux alentours de 2h (heure française, minuit UTC). L’événement est situé à une altitude de 991 km.

Trajectoire des deux débris. // Source : @LeoLabs_Space (image recadrée)

Trajectoire des deux débris.

Source : @LeoLabs_Space (image recadrée)

Le niveau de risque représenté par ce rapprochement ne devrait pas changer au moment où les deux objets entameront leur rapprochement le plus serré, a ajouté LeoLabs un peu plus tard. L’entreprise indique que ses systèmes lui permettent d’obtenir entre 6 et 8 nouveaux rapports chaque jour, avec de nouvelles données d’observation, sur cette conjonction.

La probabilité d’une collision est supérieure à 10 %

La probabilité d’une collision, avec une distance estimée de 18 à 12 mètres entre les deux débris, est supérieure à 10 %, selon LeoLabs. La vitesse relative des objets est estimée à 14,7 kilomètres par seconde (soit plus de 50 000 km/h).

L’entreprise a ajouté que peu après le moment de l’approche des deux objets, le débris CZ-4C R/B devrait se trouver au-dessus de l’un de ses radars, le « Kiwi Space Radar » localisé en Nouvelle-Zélande. « Nous avons programmé une analyse du mode de recherche pendant cette période pour nous assurer que nous ne voyons que deux objets comme prévu et nous espérons confirmer qu’un nouveau débris n’est détecté », a annoncé LeoLabs.

Ce risque de collision souligne une nouvelle fois l’épineux problème posé par les débris spatiaux en orbite autour de notre planète. Encore récemment, l’Agence spatiale européenne rappelait que les mesures instaurées pour tenter de limiter la quantité de débris dans l’espace sont encore très timides. Les collisions ne représentent pas actuellement la principale source de débris, mais il n’est pas exclu que ce type d’événement le devienne à l’avenir.

Il faut ajouter à cela que fin septembre, la Station spatiale a dû effectuer une manœuvre d’évitement de débris spatiaux : c’est la troisième fois que ce risque s’est présenté en un an.

Article initialement publié le jeudi 15 octobre 2020.

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