Avant d’arriver jusqu’à Mercure, la sonde BepiColombo doit réaliser deux survols de Vénus. Hasard du calendrier : des scientifiques viennent d’annoncer la présence de phosphine dans l’atmosphère de cette planète. Et si la sonde parvenait à la détecter ?

La phosphine détectée sur Vénus est une nouvelle importante pour les scientifiques. Pour l’instant, la présence de ce gaz dans l’atmosphère de notre voisine est inexpliquée. Même si cette détection rapportée le 14 septembre 2020 dans Nature Astronomy ne peut pas être considérée comme une preuve de vie, il serait intéressant d’en savoir plus. L’une des étapes cruciales serait d’abord de confirmer la présence de cette phosphine, puis d’envoyer une mission d’exploration sur place.

Coup de chance, une mission actuellement en cours dans l’espace pourrait peut-être tenter de détecter la fameuse phosphine lors de ses approches de Vénus. Comme l’a expliqué Forbes ce 16 septembre, la mission BepiColombo est en route vers son objectif, la planète Mercure. Le premier survol de Mercure est prévu pour octobre 2021. Mais avant cela, la sonde va réaliser deux survols de Vénus, les 15 octobre 2020 et 10 août 2021.

Évidemment, il est déjà prévu de réaliser des mesures scientifiques lors de ces deux passages près de Vénus. Un groupe de travail est dévolu à cette tâche. Les mesures qui seront réalisées devraient porter sur l’atmosphère et l’ionosphère (la zone la plus haute de l’atmosphère d’une planète) de Vénus. Les scientifiques estiment qu’il serait possible de profiter des survols pour tenter de vérifier la présence de la phosphine.

L’instrument sera-t-il assez sensible ?

« Nous pourrons peut-être détecter la phosphine. Mais nous ne savons pas si notre instrument est suffisamment sensible », explique à nos confrères Johannes Benkhoff, scientifique du projet BepiColombo à l’Agence spatiale européenne (ESA). L’instrument dont il est question est MERTIS (Mercury Radiometer and Thermal Infrared Spectrometer), un imageur qui observe dans l’infrarouge et qui doit renseigner sur la composition géologique de la surface de Mercure.

Lors du premier survol de Vénus, la sonde se trouvera à une distance de 10 663 kilomètres au-dessus de la surface de la planète, selon les estimations de l’ESA. La distance lors du deuxième survol n’est pas encore précisée par l’agence, mais Forbes évoque une distance de 550 kilomètres. Ce second survol pourrait être un peu plus prometteur pour tenter de détecter la phosphine, car les équipes auront davantage de temps pour s’y préparer. En outre, les données obtenues lors du premier survol devraient permettre de préparer le deuxième.

Les passages de BepiColombo dans le voisinage de Vénus devraient donc être scrutés avec encore plus d’attention que prévu, en raison de ce ce timing inattendu avec la parution de l’étude sur la phosphine.


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