Prochaine étape du tourisme spatial : les sorties extravéhiculaires. L’agence spatiale russe Roscosmos annonce dans un communiqué paru le 25 juin que deux touristes se rendront à bord de la Station spatiale internationale (ISS) en 2023. Au cours du séjour qu’ils effectueront à près de 400 kilomètres d’altitude, l’un des deux aura la possibilité de revêtir une combinaison et de faire un tour hors de l’ISS.
Cette sortie ne se fera pas seule : un cosmonaute professionnel russe sera à ses côtés afin de s’assurer par exemple qu’il reste toujours sanglé à la paroi de la station pour ne surtout pas qu’il parte à la dérive dans le vide. La sortie se fera par le segment russe de la station. Le profil de la sortie reste à préciser : s’agira-t-il de ne passer que la tête hors du sas et de se tenir devant ou bien d’un tour plus ambitieux ?
Cette future expédition spatiale est en fait la deuxième annoncée par la Russie depuis que le pays a décidé de reprendre ses vols touristiques. En février 2019, Roscomos annonçait son intention d’en envoyer deux autres vers la fin de 2021 — aucune sortie extravéhiculaire n’était mentionnée par contre. Auparavant, la Russie avait envoyé d’autres touristes, entre 2001 et 2009.
Retour de la Russie dans le tourisme spatial
La décennie 2010 – 2020 a mis un terme à ce programme, parce que les États-Unis ont mis à l’arrêt leur navette spatiale, faisant du Soyouz le seul moyen d’accès à l’ISS — il n’y avait alors plus vraiment de place pour accueillir un touriste, puisque les sièges étaient partagés entre les Russes et les Américains, ainsi que les pays partenaires de l’ISS, du Canada au Japon, en passant par l’Europe.
Et puis il n’y avait plus nécessairement besoin de faire supporter le coût d’exploitation des fusées Soyouz vers l’ISS en vendant cher les tickets à de riches milliardaires en quête de sensations fortes : les partenaires de la Russie lui versaient chaque année 400 millions de dollars, soit près de 90 millions de dollars par siège, ce qui constituait une entrée d’argent appréciée.
Cette source de financement est en train de prendre fin : d’abord parce que les États-Unis ont de nouveau une capacité d’accès autonome à l’espace, grâce à SpaceX (et bientôt Boeing), ce qui est par ricochet une mauvaise nouvelle pour le programme spatial russe. Ensuite parce que certaines entreprises américaines veulent aussi envoyer des touristes sur l’ISS, créant ainsi de la concurrence.
Ces deux facteurs — des places qui se vont se libérer dans les Soyouz et les besoins de financement du programme spatial russe — ont pesé dans la décision de Roscomsos de renouer avec une initiative en vogue au début du siècle. Sept personnes avaient pu en bénéficier : six hommes et une femme. On ne connait pas encore le profil des prochains touristes à embarquer pour l’ISS.
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