Le halo entourant notre galaxie pourrait être plus chaud qu’on le pensait. Une équipe de scientifiques a utilisé l’observatoire XMM-Newton pour étudier cette région, qui fait le lien entre la Voie lactée et l’univers dans lequel elle évolue.

La Voie lactée est entourée d’un halo galactique, probablement constitué d’étoiles, de gaz et de matière noire. Des parties de ce halo pourraient être bien plus chaudes que ce que l’on pensait. Des scientifiques se sont penchés sur la question et ont présenté leurs travaux lors d’un événement en ligne organisé par l’Union américaine d’astronomie du 1er au 3 juin 2020. Une étude avait préalablement été déposée sur la plateforme arXiv.

« Le milieu circumgalactique est le halo de gaz et de poussières multiphase qui entoure le disque stellaire et le milieu interstellaire des galaxies […]. Le milieu circumgalactique joue un rôle important dans l’évolution d’une galaxie », écrivent les auteurs dans cette étude. Les températures extrêmes identifiées dans certaines parties du halo pourraient exister dans le halo entier, soupçonnent ces scientifiques.

Réplique de l'observatoire WMM-Newton. // Source : Wikimedia/CC/Mike Peel (photo recadrée)

Réplique de l'observatoire WMM-Newton.

Source : Wikimedia/CC/Mike Peel (photo recadrée)

Mieux comprendre les caractéristiques du halo galactique permet d’en savoir plus sur la manière dont les galaxies se forment et comment elles évoluent en interagissant avec le milieu circumgalactique. Puisque le halo est en quelque sorte le dernier lien entre une galaxie et l’univers plus large dans lequel elle est intégrée, son étude peut s’avérer utile pour cerner plus précisément les changements connus par la galaxie au cours du temps.

Deux observatoires mobilisés

Pour en savoir plus sur la température de ce halo, les auteurs ont utilisé les données de l’observatoire spatial XMM-Newton, un télescope de l’Agence spatiale européenne (ESA) destiné à l’étude des rayons X mous. L’observatoire était tourné dans une seule direction (vers le blazar 1ES1553+113). Les auteurs ont constaté que le halo était plus chaud qu’attendu dans la zone observée, mais il n’était pas possible d’en déduire si cette chaleur était répandue dans le reste du halo. De plus amples observations, menées à l’aide du télescope spatial à rayons X Suzaku de l’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (JAXA), dans quatre directions différentes, ont montré que d’autres parties du halo semblaient elles aussi bien plus chaudes.

Qu’en est-il des autres galaxies ? Pourrait-on retrouver des températures similaires dans d’autres halos galactiques ? Pour le savoir, les auteurs se sont intéressés à une autre galaxie, NGC 3221. Leur analyse a montré que le halo de cette galaxie, située à 200 millions d’années-lumière, paraissait aussi chaud que celui de la Voie lactée.

D’autres observations seront nécessaires pour caractériser la température du halo entier qui entoure la Voie lactée. Les scientifiques espèrent que les missions en développement XRISM (un télescope spatial à rayons X mous de la JAXA), ATHENA (un télescope spatial à rayons X, développé par l’ESA et la JAXA) ou encore Lynx (un observatoire de la Nasa) pourront permettre de mieux cerner les liens entre les galaxies et leurs halos.


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