Deux nouvelles catégories de masques non sanitaires viennent d’être officiellement créées, a publié le gouvernement sur son site dédié aux entreprises, le 31 mars 2020.
Il s’agit de masques de protection qui ont vocation à servir aux personnes qui ne sont pas soignants ou qui peuvent être en contact direct avec des malades, pour qui les masques chirurgicaux (ou FFP2 dans certains cas bien précis) restent la norme.
Il y a deux nouveaux types de masques, qui varient en fonction de leur capacité de filtrage.
- Des masques individuels à usage des professionnels en contact avec le public : par exemple, les caissières, les policiers, etc. Ceux qui sont en « deuxième ligne », comme on pourrait le résumer — si l’on part du principe que les soignants sont en première ligne.
- Les masques de protection à visée collective pour protéger l’ensemble d’un groupe : soit
Au cours d’une conférence de presse le 28 mars 2020, le Premier ministre Edouard Philippe avait annoncé que seraient créés ces deux nouvelles catégories, afin de proposer au grand public « 500 000 masques » d’ici cette semaine, et un million d’ici la mi-avril 2020.
Au total, 45 entreprises françaises (sur « plusieurs centaines » qui avaient répondu) ont obtenu l’accord de la Direction Générale de l’Armement (DGA) du ministère des Armées, qui avait rédigé un cahier des charges précis à suivre pour avoir le droit de fabriquer ces masques. 85 prototypes de masques ont été validés.
Il n’est pour l’instant précisé nulle part si, parmi ces masques, certains pourront être lavés ou réutilisés. On ne sait rien non plus, à ce jour, sur les tarifs auxquels seront vendus ces masques et s’ils seront encadrés ou non par une réglementation.
Masques grand public versus masques chirurgicaux : quelles différences ?
La différence entre ces deux catégories est assez mince, et se situe uniquement au niveau des performances de filtrage : les masques à l’usage des professionnels sont censés filtrer « 90 % des particules de 3 microns » tandis que les autres, destinés à une plus grande partie de la population, sont censés filtrer « 70 % des particules de 3 microns ». Il convient de noter que parmi les 85 prototypes validés par le gouvernement avec l’accord de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et le soutien de l’ANSES, tous disposent « d’un niveau d’efficacité de filtration des particules de 3 microns émises supérieur à 70 % et de respirabilité permettant un port pendant 4 heures ».
Ces masques ont vocation à apporter une protection « gouttelettes » : celles-ci sont émises lorsque l’on parle à quelqu’un, qu’on éternue ou que l’on crie. Il est évident qu’ils ne remplaceront pas les gestes barrières indispensables, dont le premier d’entre eux : rester à distance d’au moins un mètre de toute personne que vous croisez. D’ailleurs, le site du gouvernement précise bien : « L’utilisation de ces masques s’inscrit dans la stricte application des mesures liées au confinement, des mesures d’organisation du travail ainsi que des gestes barrières. »
On résume :
Catégories de masques | Niveau de filtrage | Durée de port maximale |
Pour les professionnels en contact avec le public | 90 % des particules de 3 microns | 4 heures |
Pour la population | 70 % des particules de 3 microns | 4 heures |
Chirurgicaux (personnels soignants) | 95 à 98 % des particules de 3 microns | 4 heures |
FFP2 (réservés à certains cas très précis) | 94 % des particules de 0,6 microns ou plus | 4 heures |
Pourquoi a-t-on besoin de masques « grand public » ?
Depuis déjà plusieurs semaines, il est impossible pour le grand public de se procurer des masques de protection : certaines pharmacies et hôpitaux ont été littéralement dévalisés, comme nous l’ont rapporté plusieurs praticiens depuis le début de notre couverture de ce dossier. Or les masques chirurgicaux et FFP2 sont une denrée rare et doivent être réservés aux soignants.
En proposant une alternative avec deux nouveaux masques de protection, le gouvernement espère s’assurer que les stocks de masques nécessaires au travail des personnels de santé leurs reviennent entièrement, sans que d’autres n’essaient de se les accaparer.
Ces nouveaux masques « grand public » auront avant toute chose vocation à éviter de propager la maladie — une partie des personnes infectées peuvent être asymptomatiques mais porteuses du virus, et donc potentiellement en contaminer d’autres sans s’en rendre compte —, mais pas de se protéger soi-même.
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