D’après une étude publiée le 14 août par l’université de Sussex, l’Europe aurait les capacités pour mobiliser bien davantage l’énergie éolienne… et atteindre un système énergétique 100 % renouvelable.

L’Europe n’utilise pas tout son potentiel énergétique, et pourtant il est conséquent. Selon un rapport de l’Université de Sussex publié en août 2019, le continent européen pourrait produire plus de 100 fois le niveau d’énergie électrique qu’il produit actuellement grâce aux fermes éoliennes terrestres.

Si tout le potentiel énergétique était à son maximum, l’énergie totale atteindrait 52 térawatts. Cela représente 1 mégawatt pour 16 citoyens européens. Et surtout, il serait possible de répondre aux besoins de toute la population mondiale jusqu’en 2050. Les auteurs de l’étude estiment que les conclusions doivent servir de guide pour les décideurs politiques, car elle prouve qu’il « peut être fait beaucoup plus » en montrant où les opportunités existent.

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Les chercheurs de Sussex estiment que l’énergie éolienne serait la meilleure solution propre pour répondre à la demande. // Pexels / Mark Plotz

11 millions d’éoliennes supplémentaires

« Utiliser les régions où il y a du vent en Europe est la clé pour répondre à la demande d’un système énergétique 100 % renouvelable et entièrement décarbonisé », affirme Peter Enevoldsen, co-auteur de l’étude. D’après les chercheurs de Sussex, il serait tout à fait possible d’installer 11 millions d’éoliennes supplémentaires. La surface européenne adaptée à ce type d’installations est équivalente à 5 millions de km². Au total, les turbines généreraient 497 exajoules… En 2050, la demande énergétique mondiale devrait avoisiner 450 exajoules.

En se basant sur une analyse des espaces européens, les chercheurs ont établi qu’en théorie 46 %  du territoire européen serait adapté à des installations éoliennes. Un chiffre impressionnant, qu’ils ont obtenu en utilisant un outil informatique puissant : le Système d’information géographique (SIG). Celui-ci permet d’obtenir des informations géographiques à un échelon local, ce qui offre une analyse très fine qui n’omet pas les grands facteurs excluants (politiques publiques, habitations, routes, zones militaires…). C’est la première étude à atteindre un tel niveau de précision et la première à estimer des capacités énergétiques aussi hautes pour les éoliennes en Europe.

« Évidemment, nous ne disons pas qu’il faudrait installer des éoliennes sur tous les sites identifiés, précise Benjamin Sovacool, co-auteur du rapport  et professeur en politique énergétique. Mais l’étude montre le grand potentiel éolien en Europe, qui doit être exploité si l’on veut éviter une catastrophe climatique. »


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