Notre satellite se contracte comme un raisin en train de sécher. Résultat : sa croûte superficielle se casse et forme des failles. Des scientifiques en concluent que la Lune a une activité tectonique, encore aujourd’hui.

La Lune est en train de rétrécir comme le fait un raisin sec. Notre satellite se contracte en provoquant des « tremblements de lune », ont découvert des spécialistes des sciences planétaires, de l’astronomie et de la géologie.

L’étude, publiée le 13 mai 2019 dans la revue Nature Geoscience, en conclut qu’il est fortement probable que la Lune soit « tectoniquement active ». La contraction de la Lune provoque des « failles de chevauchement », car la croûte superficielle de l’astre n’est pas aussi souple que celle d’un raisin en train de sécher. Ces cassures poussent des morceaux de la croûte les uns sur les autres.

Pourquoi la Lune se contracte-t-elle ?

Pourquoi la Lune est-elle en train de rétrécir ? Ce phénomène est provoqué par le refroidissement qui a lieu à l’intérieur de l’astre. Puisque ce refroidissement est en cours, les scientifiques en déduisent que la Lune continue de se contracter à l’heure actuelle. Des tremblements de lune sont encore susceptibles de se produire.

28 tremblements ont été analysés. 18 d’entre eux se sont produits lorsque la Lune était à moins de 15 000 kilomètres de son apogée, c’est-à-dire le point auquel l’astre est le plus éloigné de nous. C’est la vitesse orbitale de la Lune (la vitesse à laquelle elle réalise son orbite autour de la Terre) qui l’explique : elle est plus lente vers l’apogée que vers le périgée, le point où la Lune est la plus proche de nous. À proximité de l’apogée, les contraintes provoquées par la gravité de la Terre sur la Lune ont davantage de temps pour s’accumuler, comparé aux autres endroits de son orbite. « Les événements de glissement le long des failles », sont alors plus probables, explique la Nasa dans un communiqué.

Pour parvenir à ce constat, les chercheurs ont exploité les données recueillies par quatre sismomètres (des capteurs de mouvements dans le sol) laissés sur la Lune lors des missions Apollo 12, 14, 15 et 16. Entre 1969 et 1977, les instruments ont enregistré un total de 28 tremblements de lune. Comparée à l’échelle de Richter, leur magnitude est située entre 1,5 (micro-tremblement) et 5 environ (tremblement modéré).

Retrouver l’origine de ces séismes

Les scientifiques ont estimé l’épicentre (l’origine) des séismes grâce à ces capteurs et un algorithme de leur création : plusieurs des tremblements trouvaient leur origine à moins de 30 kilomètres des failles. Celles-ci ont été directement observées sur la Lune grâce à la mission Lunar Reconnaissance Orbiter, une sonde qui photographie l’astre depuis 2009. L’hypothèse que ces séismes aient pu être provoqués par des impacts de météorites a été écartée, car leur « signature » sismique aurait été différente.

Pour étudier l’activité tectonique de la Lune et confirmer qu’elle est plus grande lorsque l’astre se trouve à son apogée, les chercheurs concluent qu’il faudrait déployer un nouveau satellite lunaire. Il pourrait servir à mieux comprendre « la répartition des séismes peu profonds » à l’origine des failles. Estimer le potentiel danger que représentent ces séismes serait également crucial pour de futures missions humaines sur la Lune.

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