La mission CRS-16 de SpaceX devait décoller le 4 décembre 2018 afin de ravitailler la Station Spatiale internationale. C’était sans compter sur un détail qui vient de repousser ce départ de 24 heures : la nourriture prévue pour les souris d’une expérience scientifique présente des traces de pourriture.
Le 3 décembre, le directeur scientifique adjoint de l’ISS Kirt Costello a annoncé lors d’une conférence de presse que cet incident retardait le départ de la fusée Falcon 9 envoyée dans le cadre d’un contrat entre la Nasa et SpaceX.
« Nous avons déjà pré-emballé la nourriture, elle est dans le Dragon de SpaceX. La nourriture que nous considérons désormais douteuse sera enlevée et ne sera pas réutilisée », a déclaré Kirt Costello, cité par Quartz. L’Agence spatiale américaine a confirmé que la mission était retardée au 5 décembre dans un tweet.
To allow for time to replace parts of an @ISS_Research experiment, the launch of the @SpaceX cargo resupply mission to the International @Space_Station is now targeted for 1:16pm ET on Wed., Dec. 5. Details: https://t.co/EvShjud5ws pic.twitter.com/4Ug8xmfs69
— NASA (@NASA) December 4, 2018
Que font ces souris à bord de l’ISS ?
L’Agence spatiale américaine explique que ce délai permettra de remplacer des barres alimentaires qui devaient servir de nourriture à ces souris. Avant d’être placés dans un emballage stérile, ces aliments sont manipulés sur un récipient : c’est probablement cette étape qui a été la cause de la moisissure.
Bien que cela ne soit pas mentionné clairement, il semblerait que l’incident concerne la mission Rodent Research-8 (aussi dite RR-8). À quoi doit servir cette mission ? Sur son site, la Nasa explique que ces animaux doivent servir à étudier les « changements physiologiques » que peut provoquer un vol spatial sur l’organisme. Les petits rongeurs ont été transportés à bord de l’ISS à la fin du mois de juin, pour une durée de 30 à 60 jours.

La fusée Falcon 9 devait décoller le 4 décembre.
Source : Official SpaceX Photos/Domaine public (photo recadrée)Des scientifiques vont ensuite prélever des échantillons sur ces spécimens « sourisnautes », afin d’observer plusieurs phénomènes comme la perte osseuse, les dysfonctionnements immunitaires, le déconditionnement cardio-vasculaire (lors du passage de la pesanteur à l’impesanteur, ou inversement) ou la perte de masse musculaire squelettique.
Les cobayes souris pourraient permettre de travailler sur de nouvelles thérapies, applicables sur Terre ou dans l’espace « pour protéger la santé des astronautes. »
La nourriture des souris devrait être rapidement remplacée, permettant au vol de décoller le 5 décembre à 13 heures 16, heure de l’est, soit 19 heures 16 en France.
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