Des scientifiques de l’université du Michigan recherchent une alternative écologique au diesel. En cultivant plusieurs variétés d’algues, ils vont tenter d’en extraire du biocarburant, qui brûle sans rejeter plus de CO2 dans l’atmosphère.

Si les énergies fossiles sont vouées à disparaitre, quelles autres alternatives que l’électricité pourraient trouver les fabricants de véhicules ? À l’université du Michigan, aux États-Unis, des chercheurs misent sur les algues pour créer une future source de biocarburant.

Financé par le département de l’Énergie des États-Unis à hauteur de 2 millions de dollars, le projet de ces universitaires est de « créer des biocarburants qui fonctionnent avec les moteurs diesel existants et qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre de 60 % par rapport aux carburants diesel normaux », a précisé l’établissement dans un communiqué le 2 octobre 2018.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre par rapport au diesel

En collaboration avec l’université d’État de Pennsylvanie, ces scientifiques se sont lancés dans une recherche qui doit durer trois années, à l’issue desquelles ils devront avoir identifié la meilleure manière de faire pousser et transformer des algues en source d’énergie combustible.

L’idée serait ainsi de répondre au problème environnemental posé par les carburants diesel des véhicules roulants, qui rejettent des gaz à effet de serre lors de leur combustion.

Les carburants à base d'algues, une source d'énergie plus respectueuse de l'environnement ? // Source : Pxhere/CC0 Domaine public (photo recadrée)

Les carburants à base d'algues, une source d'énergie plus respectueuse de l'environnement ?

Source : Pxhere/CC0 Domaine public (photo recadrée)

80 réservoirs d’algues d’eau douce

Au sein de l’E.S. George Reserve, une réserve naturelle du Michigan, les universitaires ont installé 80 réservoirs remplis de différentes sortes d’algues d’eau douce (par opposition aux algues marines). Certains réservoirs ne contiennent qu’une seule espèce, quand d’autres en recueillent jusqu’à quatre différentes. Ce protocole expérimental doit permettre à l’Université du Michigan de « déterminer les combinaisons [d’algues] permettant d’obtenir des performances optimales dans le rendement et la stabilité du carburant. »

Mélanger les espèces pour créer le meilleur biocarburant possible

Au lieu de cultiver une unique souche d’algues qui aurait toutes les propriétés souhaitées, les chercheurs misent plutôt sur une approche « multi-espèces » afin « d’optimiser simultanément les propriétés souhaitées des biocarburants aux algues. » Comme le résume Bradley Cardinale, professeur de biologie et directeur du Coopérative Institute for Great Lakes Research, qui participe au projet, « aucune espèce seule ne peut être bonne à tout faire. »

Les universitaires ont l’intention de tester les réactions chimiques de leurs mélanges d’algues en les soumettant à l’allumage par compression qui caractérise le fonctionnement d’un moteur diesel classique. Après un premier test dans un véhicule léger, le carburant sera utilisé dans un moteur de camion du fabricant Volvo.

Comment change-t-on une algue en carburant ?

Pour créer un carburant à partir d’une algue, les chercheurs vont devoir en extraire « l’huile » : pour cela, il faut réaliser une pression sur l’algue, afin de déloger l’huile des « parois cellulaires de l’algue. » Lorsqu’elle est mise en contact avec de l’alcool, cela permet de séparer le « biodiesel » présent dans la substance : c’est lui qui sert de source d’énergie. Cette méthode est connue depuis les années 1920-1930 mais encore peu appliquée à grande échelle.

La liquéfaction hydrothermale

La piste des algues pour remplacer les énergies fossiles n’est pas nouvelle : elle avait déjà été évoquée peu avant l’ouverture de la COP21 en 2015, comme source alternative d’énergie. Tout l’enjeu du projet porté par l’université du Michigan est désormais de mener l’expérimentation à grande échelle.


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