Alors que l’Australie attend des sous-marins nucléaires américains à l’horizon 2032-2040 dans le cadre de l’accord Aukus signé il y a 4 ans, les progrès fulgurants de Pékin en matière de détection sous-marine menacent déjà de rendre le pacte obsolète.
L’accord militaire Aukus signé en 2021 par l’Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni ne semble pas avoir de beaux jours devant lui. Ce pacte destiné à lutter contre l’expansionnisme chinois dans l’Indo-Pacifique prévoit la fourniture à Canberra de cinq sous-marins à propulsion nucléaire de classe Virginia dès 2032. Britanniques et Australiens construiraient ensuite une nouvelle classe de sous-marins, avec l’aide des États-Unis. La Marine royale australienne devrait en bénéficier à partir de 2040.



La Chine voit (déjà) tout sous l’eau
Le Guardian souligne néanmoins des développements rapides en Chine dans les technologies de détection des sous-marins, entre d’importants réseaux de sonars ultra-sensibles, des capteurs quantiques capables de détecter d’infimes perturbations dans l’environnement au niveau atomique, un suivi satellitaire en mesure de repérer des micro-perturbations à la surface de l’océan et un traitement des données assisté par l’intelligence artificielle.
Ces avancées pourraient rendre repérables les sous-marins australo-américains dès aujourd’hui selon le quotidien britannique, alors qu’ils ne sont pas attendus avant une quinzaine d’années. En 2023, un think tank militaire – l’Australian Strategic Policy Institute – s’inquiétait déjà de voir les sous-marins Aukus devenir des “cercueils vivants à plusieurs milliards de dollars”, l’accord s’élevant à 235 milliards de dollars – soit 200 milliards d’euros – sur 30 ans.
Des mesures de contre-détection à l’étude
En conséquence, les chercheurs travaillent sur des mesures de contre-détection pour rendre les sous-marins plus discrets, parmi lesquelles la « démagnétisation » des sous-marins pour réduire les signatures magnétiques et des systèmes de refroidissement pour affaiblir la détection par imagerie satellite.

Ombre supplémentaire au tableau néanmoins, le président américain Donald Trump a annoncé en juin le réexamen du projet Aukus imaginé sous l’administration Biden pour s’assurer qu’il serve bien les intérêts américains. Cette remise en question n’a toutefois pas dissuadé le Premier ministre australien Anthony Albanese, qui a dévoilé le 14 septembre 2025 un plan de 12 milliards de dollars australiens – 6,8 milliards d’euros – pour moderniser le chantier naval de Henderson, près de Perth, et le rendre capable de construire des sous-marins nucléaires.
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