Bonne nouvelle, la fusée Ariane 6 va très vite revoler, la cadence accélère

Mission accomplie pour Ariane 6. Dans la soirée du 4 novembre 2025, la fusée européenne s’est élancée avec succès du centre spatial guyanais, en Amérique du Sud. Objectif : déployer un satellite d’observation de la Terre, Sentinel-1D. Celui-ci fonctionne bien : les premiers signaux ont été captés par l’Agence spatiale européenne dans la nuit.

Sentinel-1D renforcera la capacité de vision radar au profit de Copernicus, le programme de l’Union européenne pour observer l’état de la Terre. Il viendra épauler Sentinel-1C, déjà en place, et remplacer Sentinel-1A, qui a dépassé les onze ans d’âge. Sentinel-1B, , lui, n’a fonctionné qu’entre 2016 et 2022, à cause d’une anomalie l’empêchant de collecter des données.

Derrière ce beau succès se cachent de bonnes nouvelles pour Ariane 6. Ce troisième lancement commercial est un succès total (le vol inaugural, survenu préalablement, s’était aussi plutôt bien passé, mais il a néanmoins rencontré un souci lors du troisième allumage de l’étage supérieur Vinci, empêchant un test).

Premièrement, Ariane 6 va revoler très bientôt. Après la mission VA265, la société Arianespace, qui commercialise et opère les vols du lanceur, a prévu de lancer la mission VA266 d’ici à fin 2025. Donc, au plus tard dans moins de deux mois (56 jours, précisément), si cela advient le 31 décembre — ce qui est plutôt improbable.

Un tempo qui s’accélère pour Ariane 6

Si Ariane 6 demeure à des années-lumière du tempo de lancement d’une entreprise comme SpaceX, force est de constater que les vols de la fusée européenne ont tendance à se rapprocher au fil du temps. Depuis le 9 juillet 2024, date à laquelle a eu lieu son vol inaugural, les tirs se sont petit à petit rapprochés dans le temps :

• vol inaugural : 9 juillet 2024 ;
• 1er vol commercial : 6 mars 2025 ;
• 2e vol commercial : 13 août 2025 ;
• 3e vol commercial : 4 novembre 2025 ;
• 4e vol commercial : d’ici le 31 décembre 2025.

Résultat ? L’écart en jours entre deux vols n’a cessé de se réduire : 240 jours entre le vol inaugural et le 1er vol, puis 160 jours, puis 83 et 57, si on retient la date du 31 décembre — dans les faits, ça sera vraisemblablement moins, si un départ est organisé par exemple à la mi-décembre. Arianespace fixera le calendrier environ un mois avant le vol.

Si la date n’est pas encore sûre, le but de la mission si. Il s’agira de mettre sur orbite une nouvelle paire de satellites Galileo, qui viendra consolider le système européen de navigation par satellite. De portée mondiale, Galileo est le grand rival du GPS américain. Tous les smartphones modernes sont compatibles avec Galileo.

Pour 2026, Ariane 6 devrait s’envoler une dizaine de fois, un rythme qui est plus soutenu que ce que l’on avait l’habitude de voir avec Ariane 5, qui a tiré sa révérence en juillet 2023. C’est d’ailleurs le rythme de croisière prévu par Arianespace, qui disait « viser une dizaine de lancements par an » — c’est aussi la cible pour la production des lanceurs.

Cette accélération du tempo a toutefois une légère ombre au tableau : le vol de la version la plus puissante d’Ariane 6, prévu au départ pour cette année, a été décalé à 2026. La particularité de cette déclinaison est d’employer non pas deux propulseurs latéraux, mais quatre, ce qui permet de transporter une charge utile plus importante, ou plus loin.

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