Une étude venant de paraître a examiné, pour la première fois, la vieillesse séparément de la maladie. L’étude a porté sur la plus âgée des supercentenaires, une Catalane décédée fin 2024 à l’âge honorable de 117 ans. Un premier pas vers le prolongement, encore, de la longévité de la vie ?

Et si des chercheurs avaient trouvé le moyen de prolonger la vie ? Pas de guérir d’une maladie, mais bien trouvé un élixir de longévité ? C’est ce à quoi tend une étude menée par une équipe internationale dirigée par le Dr Manel Esteller, responsable du groupe d’épigénétique du cancer de l’Institut de recherche sur la leucémie Josep Carreras, en Espagne. Publiée le 24 septembre 2025 dans la revue Cell Reports Medicine, l’étude a analysé de la manière la plus complète à ce jour des échantillons obtenus par des techniques mini-invasives d’une supercentenaire ayant vécu le plus longtemps (on parle de supercentenaire quand un individu atteint 110 ans).

L’étude la plus complète de la plus supercentenaire des supercentenaires

Ayant vécu jusqu’à l’âge de 117 ans, Maria Branyas est catalane. Elle est décédée à la fin de l’année 2024. Ses échantillons biologiques ont été examinés sous une multitude d’aspects :

  • la génétique,
  • des protéines,
  • de l’épigénétique, soit les mécanismes de régulation des gènes,
  • des métabolites, soit des petites molécules,
  • du microbiome, soit l’aspect génétique des microbes d’un environnement.

Résultats ? Les supercentenaires ne présentent pas de retard de vieillissement, mais plutôt une « dualité fascinante : la présence simultanée de signaux de vieillissement extrême et de longévité en bonne santé », explique Manuel Esteller dans le communiqué de presse de l’Institut de recherche sur la leucémie Josep Carreras.

Le vieillissement était donc visible biologiquement chez Maria Branya, notamment par des « télomères très courts (les extrémités des chromosomes), un système immunitaire pro-inflammatoire et une population âgée de lymphocytes B », précise le communiqué. Cependant, elle présentait aussi des marques de « neuroprotection et de cardioprotection, des niveaux inflammatoires véritablement bas, un microbiome dominé par des bifidobactéries bénéfiques et un âge biologique plus jeune que son âge chronologique ».

Résumé graphique de l'étude, avec en vert : les signaux de jeunesse et en rouge : les indices de vieillissement biologique // Source : Cell Reports Medicine (2025). DOI : 10.1016/j.xcrm.2025.102368
Résumé graphique de l’étude, avec en vert : les signaux de jeunesse et en rouge : les indices de vieillissement biologique. // Source : Cell Reports Medicine (2025). DOI : 10.1016/j.xcrm.2025.102368

Outre sa contribution dans la quête d’un élixir de jeunesse éternelle, cette étude va aussi permettre aux chercheurs d’avancer dans la recherche portant sur des cancers du sang, pour lesquels il n’existe pas encore de traitement. Comment ? Parce que ces cancers, comme la leucémie ou les syndromes myélodysplasiques, sont, entre autres, lié à un système sanguin plus vieux.

« Cette étude est la première à distinguer clairement le vieillissement de la maladie, offrant une vision globale des effets du vieillissement sur le corps humain », souligne le communiqué de presse. Alors, même si les chercheurs n’ont pas encore réussi à faire le lien direct entre certains des signes biologiques précis et des habitudes spécifiques, ils notent tout de même qu’ « une alimentation saine, un réseau social stimulant et diversifié, et l’absence d’habitudes toxiques sont des facteurs à prendre en compte pour expliquer la longévité exceptionnelle de Mme Branyas ».

Finalement, cette analyse est une porte ouverte pour mieux comprendre le processus naturel de la vieillesse. Certains parlent d’y remédier, pour prolonger encore plus longtemps la vie, comme s’il s’agissait d’une maladie. D’autres se demanderont, pourquoi vivre si ce n’est pour mourir ?

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