L’espace est difficile, a-t-on coutume de dire. En cette fin juillet, ce n’est certainement pas la startup australienne Gilmour Space Technologies qui prétendra le contraire. L’entreprise a pu constater, dans la journée du 30, que le simple fait de faire décoller un lanceur n’est pas une mince affaire. Et que le succès n’est pas toujours au rendez-vous.
Le 30 juillet 2025 était en effet le jour choisi par la compagnie pour tenter le vol inaugural de son lanceur maison Eris, une fusée fabriquée sur place. Mieux encore : l’engin devait s’envoler d’Australie, depuis un port spatial aménagé non loin de la ville de Bowen, dans le nord-est du pays, le long de la côte (État du Queensland).
Un envol de quelques mètres, avant la chute
Petite fusée haute de 23 mètres et pesant 30 tonnes, Eris entend s’inscrire dans le marché des lancements de petits satellites, en proposant des prix compétitifs. Composé de trois étages, ce lanceur léger vise la possibilité de lancer jusqu’à 300 kg de charge utile en orbite terrestre basse. Pour cela, la fusée s’appuie sur quatre moteurs-fusées hybrides.
Hélas, le vol lui-même démontre qu’il y a encore beaucoup de travail. En effet, cette toute première fusée made in Australia n’a réussi à s’envoler que durant 14 secondes, avant de retomber au sol, puis de basculer sur le côté. La vidéo partagée sur les réseaux sociaux par Gilmour Space montre aussi un début d’incendie débutant au niveau des propulseurs.
En vol, Eris n’a pu s’élever que de quelques dizaines de mètres, tout en montrant rapidement des signes de perte de direction. On la voit dériver en partie latéralement, pendant son ascension, avant de chuter, faute d’une poussée suffisante qui lui aurait permis d’aller plus haut. Pour autant, cette phase est jugée très satisfaisante par l’entreprise.
Satisfaction de la startup
« Décollage bouclé, tour de lancement dégagé, étape 1 testée. Superbe résultat pour un premier lancement test », a-t-elle écrit sur X. Elle a noté que le fonctionnement des moteurs a duré 23 secondes au total (ceux-ci se sont allumés avant le départ effectif du lanceur). D’autres succès, moins visibles de l’extérieur, ont aussi été relevés.

En particulier, des données ont été récupérées grâce à ce vol en conditions réelles, qui s’avéreront très précieuses pour le deuxième test, dont la date pourrait advenir d’ici 6 à 8 mois. Autre bonne nouvelle : malgré l’écrasement d’Eris, le site de lancement n’apparaît pas endommagé, ce qui permettra a priori de se mettre rapidement en selle.
Aujourd’hui, « Seules six nations lancent régulièrement des fusées en orbite », a conclu Gilmour Space, en faisant sans doute référence à l’Amérique, la Russie, la Chine, l’Inde, le Japon et l’Europe, via l’ESA. « Et seules quelques-unes s’efforcent de les rejoindre. Aujourd’hui, l’Australie se rapproche de ce club. »
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

Toute l'actu tech en un clin d'œil
Ajoutez Numerama à votre écran d'accueil et restez connectés au futur !
Pour de l’actu en petit comité, rejoignez la communauté Numerama sur WhatsApp !