Une étude pointe du point les défauts des politiques publiques quant à la prévention sur les petits aimants : trop d’enfants (moins de 8 ans) en ingèrent, alors que ces objets peuvent avoir des conséquences médicales difficiles.

Il est préférable de ne pas avaler d’aimants. Jusque-là, si vous êtes un adulte, vous êtes logiquement d’accord. Le problème, c’est que les enfants, entre 2 et 8 ans, ont tendance à les mettre dans leur bouche… et à les ingérer. Ce qui n’a rien d’anecdotique : en fait, il s’agit là d’un problème de santé publique si vaste qu’une étude scientifique a été publiée le 20 mai 2025 pour en mesurer l’ampleur.

Après avoir sondé 96 travaux de recherche provenant de pays situés aux quatre coins du monde, les auteurs font un constat : malgré des politiques publiques de prévention, ce phénomène persiste, voire augmente dans certains pays. « Ces données démontrent que l’ingestion d’aimants par les enfants est un problème international auquel il faut s’attaquer », écrivent les auteurs.

Pourquoi les aimants sont dangereux à avaler

Les enfants concernés sont essentiellement à un âge en deçà ou égal à 4 ans. Ils sont susceptibles de retrouver des magnets — petits objets aimantés divers et variés — au sein de jouets, bien sûr, mais aussi d’appareils électroménagers ou télécommandes par exemple. Certaines réglementations servent à limiter ces risques : elles visent par exemple à limiter la puissance des aimants, ou parfois à interdire les plus petits d’entre eux.

Certains jouets contiennent de petites piles ou des éléments aimantés qui peuvent être facilement ingérés. // Source : Pexels
Certains jouets contiennent de petites piles ou des éléments aimantés qui peuvent être facilement ingérés. // Source : Pexels

C’est aux États-Unis que le nombre d’ingestions est le plus haut. Une politique visant à limiter les aimants les plus puissants a été adoptée dans les années 2010, puis a été annulée en 2016, date à laquelle les signalements d’ingestions ont bondi de 444 %… jusqu’à une nouvelle loi en 2022. On trouve des politiques publiques de prévention dans une dizaine de pays en tout, dont la France (et l’Union européenne).

Ces politiques relèvent de la santé publique internationale. Car l’ingestion d’aimants n’est pas sans gravité, au-delà d’une simple indigestion fort désagréable à évacuer. Un seul aimant ne sera, dans la plupart des cas, pas un problème. Mais plusieurs aimants, ou alors un seul aimant accompagné d’un autre objet métallique par exemple, peut être lourd de conséquences.

Les aimants sont des objets possédant une force d’attraction et de répulsion particulière : ils ne sont pas inertes. Ils perturbent donc activement les tissus internes. Raison pour laquelle ils peuvent avoir tendance à générer des interventions médicales plus invasives, contrairement à d’autres types d’objets qui n’ont pas cette caractéristique magnétique.

Parmi les complications spécifiques à ces ingestions, on trouve : l’ischémie, l’obstruction intestinale, l’érosion intestinale, les fistules œsophagiennes ou encore la nécrose liquéfactive. Rien de tout cela ne se règle sans un acte médical. « Ces problèmes nécessitent des interventions chirurgicales ou d’autres interventions invasives », précise l’étude, « ce qui entraîne une morbidité importante et, dans certains cas, la mortalité ».

Les auteurs en appellent donc à davantage de recherches quant aux solutions à identifier pour limiter ces risques. Un « changement efficace » nécessitera des « efforts coordonnés et fondés sur des données », rappellent-ils.

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