L’intelligence artificielle peut-elle venir à la rescousse de ceux risquant de contracter la maladie d’Alzheimer ? C’est la perspective encourageante que trace une nouvelle étude, conduite aux Pays-Bas. Celle-ci expose que l’apprentissage automatique, en le combinant avec l’imagerie par résonance magnétique, permet de procéder à une détection précoce d’Alzheimer.
« Avec le diagnostic standard par IRM, nous pouvons voir la maladie d’Alzheimer à un stade avancé, comme l’atrophie hippocampique. Mais à ce moment-là, le tissu cérébral a disparu et il n’y a aucun moyen de le restaurer. Ce serait utile de détecter et diagnostiquer la maladie avant qu’il ne soit trop tard », commente Alle Meije Wink, de l’hôpital universitaire rattaché à l’université libre d’Amsterdam.
Dans le cadre de cette étude, Alle Meije Wink a mêlé la technique du marquage de spin artériel (ASL, pour arterial spin labeling), qui permet une quantification du débit sanguin cérébral, à l’apprentissage automatique (machine learning), qui permet aux ordinateurs d’apprendre à effectuer une tâche bien précise et à se perfectionner au fur et à mesure, notamment en ingérant des données supplémentaires.
Le dispositif mis en place a démontré une grande précision pour détecter la situation des 286 sujets qui ont pris part à l’étude. Le degré de fiabilité dans le diagnostic varie entre 82 et 90 %. Parmi les sujets figuraient 100 personnes potentiellement affectées, 60 au stade précoce (déficit cognitif léger) et 100 au stade du déclin cognitif subjectif. 26 autres étaient impliqués comme témoins sains.
Un degré de précision variant de 82 à 90 %
La maladie d’Alzheimer donne lieu à divers travaux pour prendre en charge les personnes pouvant y être confrontées. Les initiatives ne manquent pas : du jeu vidéo en passant par les chaussures équipées de GPS, en passant par une application mobile pour entretenir la mémoire, les efforts pour aider les personnes touchées aux différents stades de la maladie ne manquent pas.
Selon l’association pour entretenir la mémoire, il y a aujourd’hui en France « 3 millions de Français qui sont directement ou indirectement touchés par la maladie d’Alzheimer, dont plus de 850 000 personnes malades ». À long terme, les perspectives ne sont pas bonnes : « À l’horizon 2020, c’est 1,3 million de personnes de plus de 65 ans qui devraient être atteintes de la maladie d’Alzheimer ».
Décrite au début du 20ème siècle, Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui provoque la disparition progressive des facultés mentales et dont la manifestation la plus courante est la perte de la mémoire. Avec des effets désastreux sur les liens familiaux, car selon l’évolution de la maladie, le patient peut ne plus être capable de reconnaître ses proches.
Afin de mobiliser les énergies face à cette dégénérescence cérébrale, un plan de lutte a été lancé pour la période 2008-2012, avant d’être prolongé de deux ans. Il a été relancé et étendu pour la période 2014-2019.
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