Une étude menée par le SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) affine énormément le calcul des interférences des exoplanètes dans les signaux du cosmos. Par soustraction, il sera plus simple que jamais d’identifier une techno-signature extraterrestre… si tant est qu’elle se présente un jour.

Pour partir en quête de vies intelligentes, il faut fouiller l’Univers à la recherche de signaux : des biosignatures. Et si l’on veut trouver une civilisation technologiquement avancée, il faut même tomber sur une technosignature. Cette dernière fournirait une preuve par l’observation, directe ou indirecte, qu’une technologie est ou a été utilisée.

Ces technosignatures correspondraient à des signaux radio atypiques. L’environnement naturel émet déjà ce type d’ondes, toute la recherche consiste donc à repérer des signaux radio qui se distinguent du « bruit » cosmique naturel. Cela implique une déduction logique, comme une soustraction : pour repérer un potentiel signal radio anormal qui pourrait être une signature extraterrestre, il faut parfaitement comprendre le bruit naturel. Si on connaît le bruit naturel, il est plus simple d’entendre ce qui est artificiel.

Le taux de décalage des exoplanètes

Il ne faut pas confondre une technosignature avec le simple mouvement d’une planète. Parce qu’elles se déplacent autour de leur étoile, observer les exoplanètes depuis la Terre implique l’effet Doppler — quand la fréquence d’une onde (sonore notamment) nous apparaît changeante, quand la source et/ou l’observateur sont en mouvement. C’est ce qu’il se passe quand vous écoutez une voiture passer très vite devant vous puis s’éloigner ; l’effet est particulièrement perceptible, pour le son d’une sirène placé sur cette voiture.

Le drift rate est dû au mouvement des exoplanètes (ajouté au nôtre). // Source : Zayna Sheikh
Le drift rate est dû au mouvement des exoplanètes (ajouté au nôtre). // Source : Zayna Sheikh

Quand vous observez le cosmos, le phénomène apparaît à l’échelle des exoplanètes : les signaux qui nous proviennent arrivent avec un décalage de fréquence. C’est le drift rate, ou taux de décalage. Ce taux a été calculé de manière générique, pour l’ensemble des exoplanètes. Jusqu’à présent, en tout cas, il était placé à 200 nHz. Un chiffre important, car, encore une fois, grâce à lui, les scientifiques peuvent repérer tout signal ne correspondant pas à ce taux et provenant donc d’autre chose.

On avait surestimé l’interférence des exoplanètes

Sauf qu’une étude publiée dans The Astronomical Journal en octobre 2023 vient d’affiner ce processus, plus que jamais. En utilisant le catalogue d’exoplanètes connues (et y ajoutant le nombre anticipé d’exoplanètes inconnues), les auteurs ont pu déterminer un taux beaucoup plus précis : 53 nHz (nanohertz). Ce taux est significativement inférieur aux 200 nHz, ce qui signifie que le « parasitage » naturel des exoplanètes a été surestimé jusqu’alors… en conséquence de quoi notre capacité à détecter des signaux anormaux a été, de son côté, sous-estimée (moins le bruit naturel est fort, plus l’on peut trouver le bruit artificiel).

Ce nouveau taux de décalage va également permettre au SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) d’économiser de la puissance et du temps de calcul. Et, très concrètement, cela va rendre les recherches de technosignatures plus efficaces.

« Ce travail permet de mieux comprendre à quoi peuvent ressembler les signaux transmis par les extraterrestres s’ils proviennent d’exoplanètes, ce qui documente non seulement les paramètres de recherche pour les technosignatures, mais aussi les interprétations possibles des signaux détectés », explique Megan Grace Li, l’une des autrices de l’étude.

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