La pratique du nail art est en pleine expansion en France. Mais ce n’est pas sans risques. Quels sont les points de vigilance à avoir en tête avant de se lancer ?

Qu’ils soient faits avec des strass, des dessins ou des revendications, les ongles recouverts de nail art s’imposent en France. À tel point que le secteur de l’onglerie représente aujourd’hui 15 % du marché de l’esthétique, selon la Confédération nationale de l’esthétique et parfumerie (CNEP). À titre de comparaison, le maquillage représente lui 8 % du chiffre d’affaires de ce même secteur.

« Moi, j’en fais pour des occasions spéciales ou pour les vacances », explique Chantal, 27 ans. Sur ses ongles, des petits piments côtoient des traits de couleurs et des strass. « C’est le nail art de l’été, je vais l’enlever dans quelques semaines je pense mais je vais pas en refaire un tout de suite. »

Une question de coût, mais pas seulement. Entre deux poses de vernis, Chantal attend que ses ongles se réparent. « Quand j’enlève le vernis semi permanent, mes ongles sont toujours un peu abîmés. Donc je prends au moins un mois entre deux poses et pendant cette période, je fais des soins d’huile de ricin. »

Exemple de nail art. // Source : Canva
Exemple de nail art. // Source : Canva

La toxicité des vernis

Le vernis semi-permanent ne peut s’enlever avec un dissolvant classique. Il existe diverses techniques pour le retirer comme limer le dessus des ongles, mettre ses ongles dans de l’aluminium avec un produit spécial ou bien retourner en salon. Chantal, elle, le fait chez elle. 

Au-delà des couches supérieures de l’ongle qui peuvent s’abîmer, le nail art peut aussi favoriser certaines allergies, selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Notamment pour les personnes, en très grande majorité des femmes, qui travaillent dans ce secteur. Pour limiter les risques, il est conseillé de mettre en place un bon système de ventilation dans le salon mais aussi de porter des gants et un masque.

« Les études sont de plus en plus nombreuses à souligner la toxicité des substances présentes dans les vernis », ajoute Charline Warembourg, chargée de recherche à l’Inserm sur les questions de santé environnement. « Que cela soit par voie cutanée, aérienne ou alimentaire, les vernis peuvent être toxiques. Ils contiennent des perturbateurs endocriniens dont les effets peuvent être visibles sur le long terme. » Le toluène, par exemple, qui est utilisé pour rendre le vernis lisse, est soupçonné d’être un perturbateur endocrinien. 

Quid des perturbateurs endocriniens dans le nail art ?

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un perturbateur endocrinien est une « substance chimique d’origine naturelle ou synthétique, étrangère à l’organisme et susceptible d’interférer avec le fonctionnement du système endocrinien ». C’est-à-dire que cela peut avoir des conséquences sur les hormones et leur bon fonctionnement.

Tous les produits ne sont pas forcément sains. // Source : Canva
Tous les produits ne sont pas forcément sains. // Source : Canva

Ces perturbateurs endocriniens sont présents dans beaucoup de produits de notre quotidien. Toute l’idée est donc de limiter au maximum d’y être exposé. Dans le podcast « Je fais de mon mieux », Anne-Sophie donne une série de conseils pour limiter d’être en contact avec des perturbateurs endocriniens. 

Et pour le sexe ?

« En cas de grossesse, il est préférable de limiter l’exposition aux vernis », continue Charline Warembourg. De fait, ajoute cette chercheuse, on évite de faire du sexe avec des ongles vernis, et encore plus pendant une grossesse. « La pénétration digitale vaginale va laisser entrer des perturbateurs endocriniens dans les muqueuses et cela peut avoir des conséquences sur la femme enceinte mais aussi sur le développement du fœtus. » Pour limiter les expositions, il existe des vernis moins nocifs, voire bio. Que Choisir a fait un comparatif de vernis à ongles. 

Autre difficulté avec le nail art : l’exposition aux UV. Pour bien sécher le vernis entre deux couleurs ou deux poses de couche, l’application du vernis semi-permanent une lampe combinant UV et diode électroluminescente (LED) est utilisée. Or, ces lampes qui émettent des rayons de type A (UVA) peuvent favoriser le vieillissement de la peau et au passage le cancer de la peau, expliquait l’Académie de médecine en avril, en se basant sur une étude publiée un mois plus tôt sur la National Library of Medicine. Pour limiter au maximum les risques, l’Académie de médecine recommande de mettre de la crème solaire (indice 50), vingt minutes avant de glisser ses mains dans les machines UV. 

Vous savez ce qui vous reste à faire. N’oubliez pas votre crème solaire avant d’aller au salon, et vos gants si vous avez prévu de faire du sexe avec vos doigts.

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