Virgin Galactic annonce un nouveau vol habité en mai. Là encore, son véhicule doit atteindre la lisière de l’espace, deux après la précédente mission. Selon l’altitude visée, la performance pourrait être remise en question.

Après pratiquement deux ans d’attente, Virgin Galactic va tenter de retourner à la lisière de l’espace avec un équipage à bord de son véhicule VSS Unity. C’est ce que la société britannique a annoncé le 8 mai 2023, en présentant les quatre individus — quatre employés de Virgin Galactic — qui embarqueront. Le vol est attendu à la fin du mois de mai 2023.

Cela faisait un très long moment que Virgin Galactic n’avait procédé à une telle mission. Le dernier vol en direction de l’espace organisée par la compagnie remonte au 12 juillet 2021 — il y a presque deux ans. À l’époque, Virgin Galactic avait assuré le transport de quatre autres passagers, dont le milliardaire britannique Richard Branson, fondateur du groupe.

Un problème d’appréciation : l’espace commence où ?

Si le vol de 2021 s’était globalement bien passé, il a toutefois été entaché de deux polémiques. D’abord, le retour sur Terre a connu un écart. Le vaisseau n’a pas suivi la trajectoire prévue : il a dévié hors du cône de descente qui lui était réservé. Ensuite, l’altitude atteinte à l’apogée a été jugée insuffisante, selon une convention, pour affirmer que le véhicule est allé dans l’espace.

Virgin Galactic n’a pas mentionné l’altitude visée pour la tentative du mois de mai. Si le plan de vol n’a pas bougé depuis deux ans, alors le véhicule s’élèvera jusqu’à près de 80 km d’altitude avant de redescendre. La convention internationale dit que c’est à partir de 100 km que l’on atteint dans l’espace. Les États-Unis appliquent un seuil différent, en raison de leur histoire.

Une navette de Virgin Galactic // Source : Virgin Galactic
Une navette de Virgin Galactic. // Source : Virgin Galactic

Quoi qu’il en soit, c’est un moment clé pour l’entreprise : ce vol, Unity 25, constitue « l’évaluation finale du système de vol spatial dans sa totalité, et de l’expérience pour les astronautes, avant l’ouverture du service commercial à la fin du mois de juin », dit Virgin Galactic. C’est en somme une sorte de répétition générale avant le lancement du tourisme spatial.

Il faut débourser 450 000 dollars pour décrocher un siège dans un des véhicules de Virgin Galactic, ce qui réserve ces loisirs à une clientèle excessivement fortunée. Elle a comme rivale Blue Origin, une société fondée par Jeff Bezos, un autre milliardaire lui aussi très investi dans le secteur spatial. Elon Musk est un autre milliardaire très impliqué, avec SpaceX. Sa société aussi participe au tourisme spatial.

Contrairement au reste du secteur, Virgin Galactic a opté pour une approche assez singulière pour envoyer des gens dans l’espace. Au lieu de les mettre tout en haut d’une fusée, et de la lancer le plus haut possible, Virgin Galactic emploie deux véhicules : VSS Unity et VMS Eve. Le premier est accroché sous le second, qui le largue une fois à très haute altitude.

En fait, le VMS Eve est une sorte d’avion, qui agit comme un vaisseau mère. Une fois dans le ciel, l’aéronef largue le VSS Unity, qui allume ensuite sa propulsion pour aller encore plus haut. En somme, le VSS Unity part comme un missile, avant de cabrer. Une fois à la lisière de l’espace, les passagers peuvent ressentir quelques minutes d’impesanteur.

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