Des astronomes américains avancent une hypothèse stimulante sur la vie dans l’univers. Si les aliens existent près de nous, il y a un scénario dans lequel un signal de leur part pourrait être capté dès 2029. Mais il repose néanmoins sur des conditions extrêmement improbables.

Si les extraterrestres existent et qu’ils peuvent répondre à un signal radio envoyé de la Terre, quand ce message pourrait-il arriver ? C’est à cette expérience de pensée que des astronomes se sont livrés dernièrement, rapporte le magazine New Scientist dans son édition du 2 mai. Et d’après leurs calculs, si une réponse a eu lieu, elle pourrait être captée dès 2029.

Leur étude, parue en mars dans The Astronomical Society of the Pacific, est titrée sur la recherche de la vie intelligente. Les deux astronomes Howard Isaacson, de l’université de Californie à Berkeley, et Reilly Derrick, de l’université de Californie à Los Angeles, avancent l’hypothèse qu’une réponse pourrait être entendue dans six ans… si on a beaucoup de chance.

Leur théorie se fonde sur les émissions du Deep Space Network (DSN), un réseau de trois stations terrestres (elles sont situées aux Etats-Unis, en Australie et au Royaume-Uni) qui communiquent avec certaines sondes spatiales. Certaines sont aujourd’hui extraordinairement éloignées de la Terre : Voyager 1, Voyager 2, Pioneer 10, Pioneer 11 et New Horizons.

Deep Space Network Goldstone
Le Deep Space Network. // Source : NASA/JPL-Caltech

Les signaux envoyés par le DSN ne se sont évidemment pas arrêtés au moment de toucher ces vaisseaux spatiaux : ils ont continué leur route dans les tréfonds de l’espace, à une vitesse proche de celle de la lumière. À partir de la trajectoire de ces sondes et de l’orientation des signaux, les astronomes ont regardé vers quoi ces ondes se dirigeraient ensuite.

Les scientifiques ont mobilisé le catalogue d’étoiles de Gaia — considéré comme le plus complet de notre galaxie — pour déterminer les zones bientôt touchées par ces signaux fonçant à presque 300 000 km/s. Quelques calculs plus tard, ils ont relevé que ces ondes ont d’ores et déjà atteint quatre étoiles. C’est là que l’on entre dans le domaine de la spéculation.

Une hypothèse intéressante mais qui repose sur une montagne d’incertitudes

Selon les deux astronomes, l’astre le plus proche de nous pourrait donner lieu à une réponse dès 2029. D’autres possibilités existent en 2031 et 2033. C’est bien sûr très hypothétique, car cette éventualité repose sur une cascade de conditions de plus en plus incertaines à mesure qu’on valide l’étape précédente. Or, toutes sont nécessaires pour valider la théorie.

Il faut en effet :

  • que ces étoiles disposent d’un système planétaire ;
  • qu’il soit viable et habitable ;
  • qu’il y ait de la vie dessus ;
  • qu’elle soit évoluée ;
  • qu’elle sache capter un signal radio ;
  • qu’elle comprenne quoi en faire ;
  • qu’elle sache répondre ;
  • qu’elle ait envie de répondre ;
  • qu’elle réponde dans la foulée ;
  • qu’elle réponde dans la bonne direction ;
  • que le signal n’ait pas été altéré ;
  • que son point d’origine puisse être déterminé.

Cela fait évidemment beaucoup de préalables à satisfaire. Certes, une réponse par l’affirmative aux premières conditions est probable : on sait que beaucoup d’étoiles ont un système autour d’elles. Par contre, il y a déjà une énorme incertitude dès le troisième critère. Jusqu’à présent, on n’a pas réussi à collecter une preuve crédible que la vie existe ailleurs que sur Terre.

Et puis il y a aussi tout simplement une autre incertitude : si une réponse parvenait, l’entendrions-nous et saurions-nous déterminer sa nature extraterrestre ? Peut-être pourrions-nous être sourds au signal ou passer à côté. Et puis, tout signal « étrange » n’est pas forcément le signe d’une civilisation alien. Après tout, on a failli se tromper avec les pulsars.

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