Les astronautes ne partent dans l’espace qu’après de longues années de formation. Mais, qui entraîne les astronautes ? Nous avons rencontré Lionel Ferra, l’instructeur qui a notamment formé Thomas Pesquet.

Depuis peu, la France a une nouvelle astronaute, Sophie Adenot. Avant que la pilote s’envole vers les étoiles, le chemin est encore long : Sophie Adenot s’entrainera pendant des années avant de partir dans l’espace. La prochaine étape, pour les nouveaux astronautes de carrière de l’Agence spatiale européenne (ESA), sera de se rendre au Centre européen des astronautes, à Cologne en Allemagne. Là-bas, ils suivront une formation de 12 mois, pour s’initier aux fondements du vol dans l’espace. À la fin, ils sortiront avec un diplôme d’astronaute de l’ESA — et ils continueront d’apprendre ensuite.

Comment former un astronaute, quand on n’est jamais allé dans l’espace ?

Mais, qui entraine les astronautes ? À Cologne, de nombreux spécialistes sont mobilisés pour instruire le corps européen des astronautes. C’est le cas de Lionel Ferra, ingénieur franco-allemand, qui a entraîné 150 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet. « Il y a une chose spécifique quand on est instructeur, c’est que l’on est en général pas allé dans l’espace, par rapport à notre étudiant qui va y aller, et parfois y est déjà allé, raconte-t-il à Numerama. C’est un métier un peu spécifique. Un pilote d’avion n’a jamais comme instructeur un pilote moins expérimenté que lui. »

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Les aventures de Thomas Pesquet (et bientôt de Sophie Adenot) dans l’espace font rêver. Mais, avant de partir là-haut, les astronautes sont entrainés. Par qui ? Comment ? Nous avons rencontré un instructeur d’astronaute à l’ESA, Lionel Ferra. Il nous raconte son métier si particulier. #espace #astronaute #astronomie #thomaspesquet #france #metierdereve #metier #SophieAdenot #ESA #NASA #LionelFerra #fusée #actu #actufrance #science #interview

♬ Paris – Else

L’accès à l’espace étant si difficile, on mobilise des experts de nombreuses disciplines qui enseignent les connaissances qu’ils estiment nécessaires, une fois là-haut. Il y a évidemment des scientifiques, des ingénieurs, mais également des architectes ou des psychologues. « Avec cette myriade de spécialistes, on arrive à construire une certaine confiance entre l’instructeur et l’astronaute, même si nous-mêmes, on n’a pas été dans l’espace. »

« On apprend aussi beaucoup des astronautes »

Il n’y a pas non plus de parcours unique pour devenir instructeur d’astronautes. Avant de prendre en charge la formation de Thomas Pesquet, Lionel Ferra était ingénieur dans la conception du véhicule automatique de transfert européen (ATV). Développé au sein de l’ESA, ce vaisseau cargo servait à ravitailler la station spatiale internationale (ISS), en transportant jusqu’à 7 tonnes de cargaison. L’équipage de l’ISS devait savoir comment gérer l’arrivée de ce vaisseau. « On avait besoin de l’enseigner aux astronautes, et on s’est dit que ce serait bien de prendre un ingénieur pour leur expliquer. On a développé les cours de A à Z, en se demandant ce qu’ils avaient besoin de savoir pour réaliser l’arrimage de ce vaisseau. »

Lionel Ferra à l'entrée de l'ESA à Cologne // Source : Nino Barbey pour Numerama
Lionel Ferra à l’entrée du Centre européen des astronautes, à Cologne. // Source : Nino Barbey pour Numerama

Les instructeurs ne sont pas seuls pour épauler les astronautes en formation. L’ESA fait régulièrement appel à des astronautes vétérans pour parfaire l’apprentissage de ses élèves astronautes. « Pour les sorties dans l’espace, on met souvent un nouvel arrivant avec un astronaute expérimenté, résume Lionel Ferra. Pour la robotique, un astronaute déjà allé dans l’espace, qui a fait des opérations robotiques, participe à certaines leçons. »

Même sans être allés eux-mêmes dans l’espace, les formateurs peuvent tout à fait gagner la confiance des astronautes. Et, même, apprendre de leurs élèves : « Les instructeurs sont confrontés aux astronautes presque tous les jours, on apprend aussi beaucoup d’eux. Même si l’on n’est pas allé dans l’espace, on a une bonne idée de ce qui s’y passe. »

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