Il y a du nouveau sur la startup Neuralink, qui développe une interface humain-machine avec un implant cérébral. Elon Musk a annoncé que des essais humains pourraient avoir lieu en 2023. Et pour vendre le projet, il a évoqué la capacité de l’implant à restaurer la vue.

Elon Musk entend procéder aux premiers tests humains pour Neuralink d’ici à 6 mois, donc au printemps 2023. Cette startup développe depuis 2017 une interface cerveau-machine, avec une petite puce biotechnologique non invasive nommée neural lace. Les premières expériences ont eu lieu sur des cochons puis sur des singes (non sans poser des problèmes éthiques : un singe est mort).

La rhétorique actuelle de Musk repose sur la réparation humaine : l’implant est censé corriger des fonctions motrices perdues ; soigner des maladies comme Parkinson. Lors de sa dernière présentation en date, le 30 novembre 2022, c’est essentiellement la fonction de la vue qui a été mise en avant.

Comment l’implant d’Elon Musk pourrait-il restaurer la vision ?

« Même si quelqu’un n’a jamais eu la vue, en étant né aveugle, on pense qu’on peut restaurer leur vision », estime Elon Musk durant la présentation. Mais comment ? Un peu plus tard, un ingénieur de la startup a détaillé les processus cognitifs mobilisés.

Objectif : générer l'image directement par impulsions électriques dans le cortex visuel. // Source : Neuralink
Objectif : générer l’image directement par impulsions électriques dans le cortex visuel. // Source : Neuralink

« On peut stimuler l’activité neurale dans le cerveau, en injectant du courant [électrique] dans chaque canal. C’est important, car cela nous permet de contourner l’œil, et de générer une image visuelle directement dans le cerveau. » En clair, un handicap visuel provient souvent de l’œil lui-même. Ainsi, plutôt que d’agir sur l’œil (comme ce serait le cas avec une opération ; ou avec des lunettes), on agit directement sur le cerveau.

Car, dans le cerveau, on trouve le cortex visuel au sein du lobe occipital. C’est ici que le traitement des images se déroule — la réception visuelle est reconstituée en mosaïque grâce à de multiples cellules et canaux qui transfèrent les informations. Un implant visant directement cette zone pourrait techniquement envoyer directement les images au cortex visuel, qu’il traiterait alors naturellement, et en générant donc la vue.

Schématisation du processus du neural lace pour la vision. // Source : Neuralink
Schématisation du processus du neural lace pour la vision. // Source : Neuralink

Concrètement, la personne équipée du neural lace aurait une caméra sur son visage, envoyant les signaux à une machine — un smartphone notamment — lequel enverrait en temps réel les données à l’implant, qui se chargerait de les transformer en stimulations électriques ciblées.

Neuralink n’est pas seule dans ces recherches

Malgré la forte médiatisation des travaux d’Elon Musk, il convient toujours de rappeler que Neuralink n’est pas seule sur cette sphère d’innovations biotechnologiques. Cela fait quelques années déjà que des prototypes sont bâtis — bien qu’il soit encore rare de passer aux essais humains. Par ailleurs, là où la plupart des recherches sont publiées pour faire avancer la science ; Neuralink ne procède à aucune publication ouverte.

En 2019, par exemple, des chercheurs publiaient leurs avancées sur des lentilles bioniques capables d’adapter leur distance focale pour rendre l’image plus nette. Ce type d’innovation peut servir à contrer la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Plus récemment, et assez ironiquement, deux anciens employés de Neuralink ont créé leur propre entreprise visant à développer aussi une prothèse visuelle, « the science eye ». Il y a aussi des voies sans prothèses, comme l’éventualité d’une ingénierie génétique pour provoquer une régénérescence des yeux.

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