Des archéologues ont découvert une tombe de vampire en Pologne. Ou plutôt, d’une femme qui était considérée comme vampire. On le sait en raison de la façon dont elle a été enterrée, un rituel bien spécifique liée aux superstitions de l’époque.

Des fouilles archéologiques ont mis au jour une sépulture du 17e siècle, dans un cimetière polonais, où le squelette d’une femme est entravé par une faucille au-dessus de la gorge, en plus du gros orteil gauche cadenassé. Ces rituels sont bien connus des archéologues : ils visaient à « se protéger contre un retour du mort », indique Dariusz Poliński, qui a dirigé ces recherches, auprès du DailyMail dans une interview du 5 septembre 2022.

Était-elle un vampire ? En aucun cas, puisque ces créatures n’appartiennent qu’au domaine de la fiction, à partir des mythes ancestraux. Mais elle était probablement considérée comme telle à l’époque, en raison de superstitions bien enracinées en Europe de l’Est. On sait effectivement qu’à cette époque, dans la région, une peur des vampires s’était développée — et ce depuis le 11e siècle. De précédentes études l’ont démontré.

Les habitants de l'époque avaient peur que cette personne soit un vampire (ce n'était pas le cas). // Source : Miroslaw Blicharski / Aleksander Poznan
Les habitants de l’époque avaient peur que cette personne soit un vampire (ce n’était pas le cas). // Source : Miroslaw Blicharski / Aleksander Poznan

L’enterrement de « vampires » était courant à cause des superstitions

Cette croyance a donné lieu à des rituels d’enterrement bien spécifiques en cas de suspicion envers la nature vampirique de quelqu’un. Car, dans les mythes, ces créatures maléfiques sont censées être capables de ressusciter — elles sont des morts-vivant par nature.

Ainsi, la faucille située en travers du cou empêcherait de revenir d’entre les morts, puisqu’en se relevant, le « vampire » se serait tranchée la gorge, l’emprisonnant indéfiniment dans la tombe. Le blocage du pied constituait une sécurité supplémentaire. D’autres méthodes dans l’Histoire ont été plus radicales, indique l’archéologue Dariusz Poliński au DailyMail, comme celle consistant à couper les jambes et trancher la tête avant de la brûler puis de l’écraser.

Il faut par ailleurs préciser qu’on est ici au 17e siècle, bien avant les versions fictionnelles des vampires, qui, à partir du 19e siècle, ont fait évoluer l’image de ces légendes (Dracula date de 1897) de manière un peu plus policée et romantisée.

Ces créatures inspiraient en tout cas l’effroi. La femme nouvellement découverte a-t-elle été assassinée en raison de soupçons ? Pas forcément. La peur des vampires a certes généré des sortes de folies collectives, par des meurtres documentés historiquement. Mais le suicide pouvait aussi être interprété comme un acte vampirique, tout comme la mort en raison de certaines maladies et épidémies, voire de problèmes de santé plus basiques comme une particularité physique. En l’occurrence, les archéologues ont repéré que l’une des dents de cette femme dépassait nettement vers l’avant. Dans ce genre de cas, l’enterrement rituel relevait alors d’une forme de précaution compte tenu des superstitions.

La femme était probablement assez riche, car enterrée aux côtés d’un chapeau de soie. Dans la même zone, d’autres cadavres inhumés à peu près de la même façon — avec une faucille située à d’autres endroits du corps — ont également été mis au jour par les archéologues.

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