Sur un serveur de World of Warcraft Classic, des rivalités entre joueurs bloquent l’accomplissement d’un événement iconique du jeu. Sabotage, tours de garde et état-major sur Discord : bienvenue sur Zandalar Tribe, où se joue la Guerre des Pacifiques.

L’ouverture des portes d’Ahn’Qiraj est un des événements communautaires les plus iconiques de l’histoire de World Of Warcraft. Et depuis la mise à jour du 29 juillet, les joueurs de la version « Classic » de WoW ont l’occasion de le vivre une nouvelle fois.

L’événement appelle les joueurs des deux factions ennemies, la Horde et l’Alliance, à faire un effort de guerre commun. Il leur faut, entre autres, amasser des centaines de milliers de composants — des barres de fer et des pacifiques notamment –, une tâche extrêmement chronophage.

Sonner le gong d'Anh Qiraj est un exploit unique dans l'histoire de World of Warcraft // Source : World of Warcraft/YouTube

Sonner le gong d'Anh Qiraj est un exploit unique dans l'histoire de World of Warcraft

Source : World of Warcraft/YouTube

Mais voilà, sur le serveur européen « Zandalar Tribe », les joueurs ont décidé de ne pas suivre le scénario prévu par le jeu. La plus grosse guilde de l’Alliance, Praxis, a annoncé qu’elle n’aurait pas besoin de la Horde pour récolter les composants nécessaires. Les joueurs de la Horde les ont pris au mot, et ne récoltent pas de composants. La collecte, déjà laborieuse lorsque les milliers de joueurs des deux factions participent, représente désormais un travail titanesque.

D’autres joueurs de la Horde vont encore plus loin et s’emploient à saboter activement le travail de récolte de l’Alliance. Ils assassinent les personnages ennemis, récoltent eux-mêmes les matériaux… puis les détruisent.

Face à la difficulté de l’épreuve, les chefs des principales guildes de l’Alliance ont organisé un État-major sur Discord. Ils se sont répartis les composants à récolter, ainsi que les horaires de récolte.

Cette histoire concentre tous les éléments pour lesquels les joueurs réclamaient le retour de la version originale du jeu, quasi identique à celle de 2004. L’aspect communautaire y est exacerbé, et les joueurs construisent eux-mêmes l’histoire de World of Warcraft, à grands coup de rivalités. Comme il y a plus de 15 ans.

La rivalité entre factions bloque l’accès au contenu de fin de jeu

Cette fois, les querelles ne sont clairement pas apaisées et bon enfant. Si Praxis voulait au départ monopoliser l’accès aux ressources, c’est parce que l’ouverture des portes est un des accomplissements les plus légendaires du jeu. Au bout du long travail de collecte de l’effort de guerre, le premier joueur qui présentera le « Sceptre des sables changeant » — un objet particulièrement laborieux à obtenir — aura l’honneur d’ouvrir les portes du temple d’Ahn’Qiraj.

Lors d’un événement unique dans l’histoire de chaque serveur, ce joueur frappera un gong et sera couronné « Seigneur Scarabée ». Lui et les joueurs capables de rendre le sceptre dans les dix heures suivantes obtiendront aussi une monture rarissime.

Pas de raid, ni pour la Horde, ni pour l’Alliance

Pour garantir leurs chances de frapper le gong en premier et s’assurer que plusieurs joueurs obtiennent la monture, des guildes de l’Alliance ont fait un pacte. Elles bloqueraient tout accès à des zones stratégiques à la Horde, en tuant les personnages. La Horde, moins organisée, se faisait massacrer, et ne pouvait pas participer à l’effort. Le ton est monté, jusqu’au moment où les dirigeants de Praxis ont annoncé que l’Alliance se débrouillerait seule.

Pourtant, les joueurs de la Horde ont un intérêt à participer à l’effort de guerre : l’ouverture des portes déclenche l’accès à deux raids — le contenu de fin de jeu le plus élevé. Mais voilà, la guilde Praxis n’en est pas à son premier fait d’armes et elle est par ailleurs accusée d’avoir saboté le jeu pour les joueurs de la Horde par le passé, bloquant l’accès aux raids et aux boss. Autant dire que la réputation sulfureuse de cette assemblée ne donne pas envie de les aider, ni de s’investir pour débloquer la fin d’un jeu dont on risque d’être privé.

Et c’est ainsi que les joueurs du serveur prouvent qu’il est parfois plus intéressant d’embêter les joueurs ennemis que de finir le dernier contenu du jeu contre des personnages contrôlés par un ordinateur.

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