La patronne de France Télévisions espère que son ambition de plateforme de SVOD commune avec TF1 et M6 sorte avant 2020. Cela fait des années que le projet patine.

Il y a un an quasiment jour pour jour, France Télévisions annonçait la mise en ligne du site Salto.fr, qui a vocation à devenir la plateforme de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) française de référence. Mais une année plus tard, Salto n’est toujours pas en ligne.

Delphine Ernotte, la numéro 1 de France Télévisions, garde toutefois espoir. Dans une interview accordée au Monde.fr le 18 juin 2019, elle a déclaré qu’elle espérait pouvoir « lancer Salto d’ici à la fin de l’année ». Mais pour cela, il faut encore la validation de l’autorité de la concurrence française.

Delphine Ernotte lors d'une allocution en juin 2016. YouTube

Delphine Ernotte lors d’une allocution en juin 2016. YouTube

Pourquoi le lancement de Salto est si long

Le chemin vers la mise en place de Salto — une offre par abonnement censée regrouper les contenus des chaînes des groupes TF1, M6 et France Télévisions — est en effet semé d’embuches. En mars dernier, Delphine Ernotte s’était déjà emportée contre la lenteur des processus administratifs au cours d’une conférence à Séries Mania à laquelle Numerama avait assistée : « Ça me rend dingue », avait-elle lâché avec sincérité.

En cause : le fait d’avoir dû attendre plusieurs mois que l’Autorité de la concurrence européenne se positionne sur cet accord entre trois géants de l’audiovisuel français, pour au final apprendre le 26 mars dernier que l’organisation renvoyait la décision à… l’autorité française. «  Ce n’est pas la faute de ces deux institutions, c’est la faute de nos structures qui sont lentes », avait détaillé Delphine Ernotte. « L’autorité européenne a quand même mis 6 mois à dire que c’était finalement à l’autorité française de se prononcer… En attendant, Netflix a gagné quoi ? Environ 1 million d’abonnés ? »

Salto ne veut pas être un concurrent, mais plutôt une alternative à Netflix dans l’hexagone, en proposant des contenus français, notamment ceux qui sont produits en partie par des diffuseurs français. C’est une manière plutôt réaliste de voir les choses, sachant que la plateforme ne disposerait que de 50 millions d’euros d’investissements pour sa première année, contre les milliards de Netflix. En janvier 2019, France Télévisions a d’ailleurs passé un accord « anti-Netflix » avec des producteurs français qui stipule, dans certains cas, que les nouvelles séries françaises que le groupe participe majoritairement à produire ne finissent pas chez des plateformes de SVOD concurrentes.

Source : Montage Numerama

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