Rendons-nous compte : en moins de deux ans, la Switch, en plus de s’être vendue comme des petits pains, revendique un catalogue avec un Zelda, un Mario, un Mario Kart, un Pokémon et un Super Smash Bros.. C’est à se demander si la console hybride n’a pas déjà trop donné tant elle coche toutes les cases dans l’esprit des fans de Nintendo. Les intéressés ont donc tout le loisir de faire des courses, de vivre des aventures en solo et de se battre à plusieurs sur un même écran.
Mais revenons-en à Super Smash Bros. Ultimate, qui a alimenté l’année médiatique de la Switch — parfois un peu trop — jusqu’à sortir à temps pour se nicher sous les sapins du monde entier. De toute évidence, au regard de la popularité de la franchise, on ne se fera pas de souci pour cette version, héritière de Super Smash Bros. for Wii U. D’autant qu’elle convoque tous les arguments possibles et imaginables pour tenir sur la longueur.
L’orgie
Pour remplir le casting, il est nécessaire de combattre un à un chaque combattant. Soit en le rencontrant dans le mode Aventure (long), soit en empilant les minutes de jeu en attendant une invitation (plus rapide).
C’est peu dire que Super Smash Bros. Ultimate ne trahit pas son suffixe. Si Mario Kart 8 Deluxe pouvait apparaître comme un portage un peu paresseux de l’opus sorti à l’origine sur Wii U, Super Smash Bros. Ultimate va beaucoup plus loin que ce constat un peu simpliste. Un chiffre résume très bien la situation : 74, comme le nombre de combattants disponibles dans la cartouche. Et il faudra quasiment tous les débloquer, à la sueur de son front parfois. On n’échappe pas aux redites (les fameux personnages Écho) et on ne coupera pas aux DLC payants pour gonfler toujours plus le casting. Mais il n’y a clairement pas tromperie sur la marchandise et ce Super Smash Bros., en invitant autant de mascottes, est bel et bien l’épisode ultime. L’immense réunion qu’attendaient les fans — sauf ceux de Waluigi, l’éternel absent (quand même présent via un trophée).
D’autant que Super Smash Bros. Ultimate va frapper à suffisamment de portes pour contenter un maximum de monde, sans sacrifier l’équilibre général. En plus des éternels Mario et autres héros tirés des franchises Nintendo, l’exclusivité Nintendo Switch s’ouvre à des idoles comme Snake (Metal Gear Solid), Bayonetta (Bayonetta), Cloud (Final Fantasy VII) ou encore Sonic, rival du plombier à l’époque où Sega et Nintendo animaient l’éternelle guerre des consoles. En outre, les fans apprécieront certains retours bienvenus (coucou Pichu).
À ce roster hyper impressionnant s’ajoutent une palanquée de musiques, une légion de niveaux et des tonnes de bonus à déverrouiller. Du côté des modes de jeu, il y en a tellement que l’on pourrait s’y perdre. Et même si Super Smash Bros. Ultimate prend tout son sens en multijoueur (bien davantage en local), il n’oublie pas les joueurs solitaires avec une aventure bien pensée — quoiqu’un peu répétitive (nous y reviendrons).
Le soin du détail
On dit parfois que le trop est l’ennemi du bien. Dans les faits, Super Smash Bros. Ultimate fait mentir cette expression. Certes, avec ce contenu digne des plus grandes orgies vidéoludiques, il y a matière à s’y perdre dans les menus. Surtout que Nintendo n’a pas pensé à certains outils pratiques, comme des filtres pour mieux s’y repérer au moment de choisir un décor où s’affronter. Malgré ce genre d’oubli, force est de reconnaître que Super Smash Bros. Ultimate n’est pas du genre à cacher des tares derrière des apparences généreuses. Bien au contraire, c’est dans les petits détails qu’il parvient à faire la différence. Cela commence dès la séquence d’introduction, très bien réalisée.
Le rythme est très nerveux
On n’a pas le souvenir non plus d’un Super Smash Bros. aussi beau. Que ce soit sur un téléviseur ou l’écran de la Switch, Ultimate en met plein la vue — dans son domaine bien sûr — tout en conservant une fluidité nécessaire à la frénésie de son gameplay. Il peut y avoir quelques chutes de framerate quand l’environnement se met à bouger et que les participants s’avèrent beaucoup trop nombreux, mais jamais de quoi prendre le joueur en défaut. Ainsi, dans la majorité des moments, on profite d’un spectacle visuel et sonore aux petits oignons.
Nintendo n’a pas rien changé pour Super Smash Bros. Ultimate. et il s’agit toujours d’éjecter son adversaire du niveau en faisant grimper sa jauge en le frappant et/ou en utilisant des objets puissants. Ne vous étonnez si c’est souvent le bordel à l’écran.
Concernant le gameplay, on ne trouvera pas grand-chose à redire sur Super Smash Bros. Ultimate. Nintendo, aidé de Bandai Namco, a appliqué une formule très efficace consistant à digérer tout ce qui a été fait de mieux jusqu’à présent pour mieux accoucher d’une prise en main très équilibrée. On rappelle le leitmotiv de la franchise : proposer un gameplay suffisamment accessible pour ne rebuter personne, mais assez complexe pour que les férus de combat s’en donnent à cœur joie pour maîtriser plusieurs personnages à la perfection (la notion de marge de progression est essentielle). Ils auront besoin de courage — et de beaucoup de temps — pour maximiser toutes les possibilités offertes par chacun des héros. Et ils seront ravis d’apprendre que le rythme est très nerveux, un point qui n’aide pas à raccrocher.
Un vrai mode solo ?
Vous n’avez pas d’amis à portée de mains ? Pas de problème, Super Smash Bros. Ultimate comporte un mode aventure bien copieux. Il prend racine dans une intrigue à la Nintendo : un vilain pas beau a transformé tous les personnages en esprits, sauf Kirby alors chargé de sauver ses amis. On comprend vite qu’il s’agit d’un prétexte pour enchaîner les heures sur une carte dans le brouillard composé d’une multitude d’affrontements avec des conditions parfois exotiques. Certains diront que c’est un immense tutoriel pour les autres modes — et on pourra difficilement leur donner tort.
En bref, il y a de quoi faire
Pour rendre la fête encore plus belle, Nintendo a pensé à intégrer des esprits que l’on vient greffer à son personnage. En plus de cocher la case collection (on peut même les entraîner pour qu’ils gagnent des niveaux), ils offrent des compétences à son combattant et il est de temps en temps judicieux de bien gérer ses associations pour terrasser certains ennemis bien compliqués à battre. Sur ce point, on applique le principe vieux comme le monde du pierre-feuille-ciseaux.
Comme pour le reste du jeu, le mode aventure témoigne de l’immense générosité de Nintendo. À tel point que l’on s’y perd face à la somme d’informations à ingurgiter pour bien comprendre comment optimiser son équipe et utiliser ses Esprits. Pour d’autres, cette surcouche RPG un peu forcée sera rédhibitoire. D’autant que certains passages sont bloqués tant que vous n’avez pas l’Esprit adéquat pour le forcer. En bref, il y a de quoi faire.
Super Smash Bros. Ultimate est disponible sur la Fnac.
Le verdict
Super Smash Bros. Ultimate
Voir la ficheOn a aimé
- Beau et bien enrobé
- Gameplay parfait
- Un contenu immense
On a moins aimé
- Trop de contenu ?
- Les Esprits, c'est compliqué
- Ils ont encore zappé Waluigi
Nintendo n’avait pas vraiment envie de se manquer avec Super Smash Bros. Ultimate. Alors le géant japonais a mis tout ce qu’il a pu dans une cartouche pour livrer un jeu rempli jusqu’à plus soif.
En ressort un Smash Bros. qui ressemble aux autres Smash Bros., s’appuyant sur les mêmes forces pour rallier les fans à sa cause. À ceci près qu’il compile tout ce que la franchise a fait de mieux, avec un nombre incalculable de héros, de niveaux, de modes, de musiques et des choses à débloquer.
Autant affirmer que Super Smash Bros. Ultimate porte bien son nom.
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