Modifiée pour la dernière fois en 2009, la chronologie des médias est un mécanisme qui autorise progressivement l'exploitation d'un film sur différents modes de diffusion. Après la sortie en salle, le long-métrage passe par la case DVD et VàD à l'acte, puis par la case télévision payante et ainsi de suite jusqu'à la dernière case, qui est la VàD gratuite.
La chronologie des médias organise donc la diffusion d'un film sur une période de quatre ans, ce qui est une éternité à l'heure d'Internet et un handicap pour l'attractivité de l'offre légale face au téléchargement illicite. Aussi, nombreuses sont les voix à s'élever pour réclamer une révision de la chronologie des médias, avec des fenêtres d'exploitation resserrées.
C'est le cas d'un rapport remis au premier ministre cette semaine et consulté par l'Express. Celui-ci propose deux mesures : d'abord, réduire le délai entre la sortie en salle et la diffusion en vidéo à la demande avec paiement à l'acte de quatre à trois mois. Ensuite, raccourcir d'un an le délai d'attente avant la diffusion en vidéo à la demande par abonnement (2 ans au lieu de 3 ans).
Jusqu'à présent, une dérogation existait pour la VàD à l'acte. Le président du CNC pouvait autoriser un film à être diffusé 3 mois après la sortie en salle au lieu de 4 si celui-ci a fait moins de 200 entrées au cours de la quatrième semaine d'exploitation. Autant dire que les films concernés n'étaient pas les longs-métrages les plus attendus par le grand public, donc les plus réclamés en VàD.
Les propositions du rapport remis à l'exécutif font suite à celles suggérées par le rapport Lescure, remis au printemps dernier. La mission conduite par Pierre Lescure propose aussi de réduire les fenêtres d'exploitation, en suggérant d'autres délais. Reste à savoir si et quand cette révision de la chronologie des médias se fera, car elle reste pour le moment très théorique.
En la matière, la ministre de la culture y est favorable. "Pour le cinéma, il y a la question de la chronologie des médias : je veux que l'on avance là-dessus ; les blocages ne sont pas normaux ; il y en a trop", a commenté Aurélie Filippetti en octobre. Et d'ajouter "qu'il faut au moins un compromis sur la vidéo à la demande par abonnement (SVOD)".
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