En décembre 2016, à la bourse de Hong Kong, la société Meitu Inc. faisait ses premiers pas sur les marchés après plusieurs mois de croissance explosive grâce à son application de retouches photos devenue incontournable en Chine. Lors de sa première capitalisation, la startup était finalement évaluée à un peu moins de 4 milliards de dollars. Un coup de force pour une société qui ne fait qu’éditer une suite logicielle de retouche photo sur smartphone.

Wu Xinhong, le jeune CEO de Meitu
Mais il n’en fallut pas plus à Instagram pour devenir une des startups les plus convoitées du monde et aujourd’hui un leader mondial du réseau social, juste derrière sa maison mère, Facebook. Et comme Instagram, ce qui a attiré les investisseurs, c’est le succès phénoménal de Meitu sur le web asiatique. Les photos prises avec l’application, immédiatement reconnaissables par leurs couleurs pastel, leur surréalisme évident et un goût prononcé pour le kitsch, ont fait le tour du web et les utilisateurs dans les pays asiatiques qui ont adopté l’app ne semblent plus jurer que par les filtres de Meitu.
l’application domine avec pas moins de 450 millions d’utilisateurs
Aujourd’hui, l’application domine le marché de la photo mobile avec pas moins de 450 millions d’utilisateurs à travers l’Asie. Un enthousiasme qui commence à se frayer un chemin en-dehors du continent pour rencontrer un petit succès de l’autre côté de la Manche et de l’Atlantique. Et c’est notamment la fonctionnalité hand-drawn selfie que l’on commence à voir apparaître sur les réseaux sociaux occidentaux.
Ce mode de retouche photo est la dernière fierté de Meitu qui l’a introduit ce mois-ci. En mixant des technologies comme celles de Prisma — machine learning — de Snapchat — réalité augmentée — et enfin ses propres technologies de retouches automatiques, Meitu promet à ses utilisateurs de faire de leurs seflies de véritables œuvres d’art que l’on jurerait avoir été dessinée à la main.
Or si Prisma, bien utilisé et sur des photos simples, pouvait donner cette impression, nos premiers essais avec Meitu semblent bien moins concluants. Voyez par vous même.
Je crois que je tiens un nouveau gagnant dans la longue liste des applications-chinoises-étranges-dont-on-ne-comprendra-jamais-le-sens… pic.twitter.com/5pjfTHbttT
— Corentin Durand? (@CorentinJL) January 19, 2017
À partir d’un selfie pris par l’utilisateur, l’application va commencer par proposer une première phase de retouche reprenant les principes des Beautify asiatiques : des filtres intelligents qui sont censés gommer les défauts de la peau, les rougeurs et les rides et unifier le teint. Après cette première étape, notre selfie commence à ressembler à celui d’un ectoplasme pris la main dans le sac par un chasseur de fantôme.
Mais l’effet Meitu n’est pas encore terminé, il faut encore appliquer la recette magique des hand-drawn selfies. Nous avons alors le choix, comme sur Prisma, entre différents filtres qui cumulent un arrière-plan, des yeux maquillés et une bouche soulignée au gloss. On peut également choisir de mettre des stickers kawaii avec des têtes de chat et des cœurs brillants. Que du bon goût en somme. Pour nos lecteurs, nous avons franchi le Rubicon du ridicule et avons essayé quelques-uns de ces filtres.

Un revenant ?
Et bien sûr, ce n’est pas pour améliorer leur potentiel beauté que les internautes se saisissent de Meitu, mais pour se lancer dans un incroyable marathon de déguisements et de caricatures qui frôlent le mème et donne des résultats hilarants. Pour participer à cette grande aventure artistique qui anime le web, il suffit de jeter un coup d’œil sur #Meitu sur Twitter et y partager vos meilleures créations.
Vous pouvez retrouver Meitu sur iOS et Android.
Heeeerrrrrreeee's #meitu! pic.twitter.com/lpOlSapxYJ
— Jacob Garbe (@logodaedalus) January 18, 2017
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