Et si vous étiez l’une des seules survivantes de la fin du monde, qui a transformé l’intégralité de l’humanité en zombies heureux ? Voilà le postulat de départ de Pluribus, la toute dernière création de Vince Gilligan (Breaking Bad, Better Call Saul), pour Apple TV.
Une production étonnante, qui nous a franchement déçus, mais qui a tout de même le mérite de proposer un récit profondément original. Et évidemment, le showrunner n’a rien laissé au hasard : le titre de la série est ainsi tout sauf anodin, tandis que le générique contient une phrase cachée, qui reflète les positions politiques de Vince Gilligan.
« Je déteste l’IA »
Si vous avez zappé le générique de fin de Pluribus, dont les deux premiers épisodes sont disponibles depuis le 7 novembre 2025 sur Apple TV, vous êtes forcément passés à côté de quelques mots à l’importance cruciale : « Cette série a été faite par des humains ». Une précision encore plutôt rare dans les productions actuelles, mais qui prend tout son sens lorsque l’on sait que Vince Gilligan milite activement contre l’usage de l’intelligence artificielle à l’écran.
La preuve ? Il a expliqué au média américain Variety son sentiment sur le sujet en ces termes : « Je déteste l’IA ». Difficile d’être plus clair. Il a aussi ajouté que, selon lui, « l’intelligence artificielle est la machine à plagiat la plus coûteuse et la plus énergivore au monde. Je pense qu’il y a une très grande possibilité que tout cela ne soit que des conneries. Il s’agit seulement d’un petit groupe de multimilliardaires dont le plus grand but dans la vie est de devenir les premiers à détenir des milliers de milliards de dollars. Je pense qu’ils nous vendent du vent. »

Vince Gilligan, qui compare le contenu généré par IA à une « vache qui rumine son herbe, à savoir une boucle sans fin de bêtises régurgitées », redoute ainsi d’assister au moment où l’IA développera « une vraie conscience avec sa propre âme, et donc sa propre identité » : « S’ils parviennent à créer cela, alors il faudra remettre sur la table toutes les discussions autour de l’esclavage. Ils vont vouloir faire de l’argent avec cette chose qui possède une conscience. Donc s’agit-il d’une esclave ? Je veux dire, il s’agit d’un être doté de sensations et ces connards de la Silicon Valley vont vouloir le monétiser contre son propre libre-arbitre, non ? »
Un scénario qui n’est pas sans rappeler celui de Pluribus, dans laquelle l’humanité est désormais connectée, devenant une seule entité qui sait tout, partout, tout le temps. Pour autant, auprès de Polygon, le showrunner a affirmé que sa toute nouvelle création, située dans un monde extrêmement proche du nôtre, ne parle absolument pas de ces sujets-là : « Je ne pensais pas vraiment à l’IA quand j’ai écrit Pluribus, puisque c’était il y a déjà 8 ou 10 ans. »
Pourrait-il tout de même un jour utiliser ChatGPT ? « Pour le moment, personne n’a mis un flingue sur ma tempe pour m’obliger à le faire. Et je ne le ferai jamais, sans vouloir vexer ceux qui le font. » Message reçu cinq sur cinq, Vince Gilligan.
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