Nous l’avions perdu à la fin de la série originale, avant de l’apercevoir dans un accoutrement improbable : celui d’un bûcheron. New Blood nous racontait alors la nouvelle vie (presque) rangée du tueur en série le plus populaire du petit écran, dans les paysages enneigés d’Iron Lake, loin du soleil de Miami. Quelques années plus tard, le personnage connaissait une cure de jouvence avec Original Sin, série dérivée tout simplement inutile.
Heureusement, Dexter semble avoir enfin retrouvé ses esprits, en opérant une Resurrection plutôt réussie, diffusée à partir du 21 août 2025 sur Canal+. Et oui, même si vous êtes lassés de voir l’un de vos anti-héros préférés se faire massacrer sur le petit écran, vous devriez être surpris du résultat. Testé et approuvé, grâce aux 7 premiers épisodes de ce grand retour inattendu, que nous avons pu visionner. Voici donc notre avis sans spoilers sur Dexter: Resurrection.
Dexter:Resurrection ne connaît pas le sens du mot « crédibilité »
On vous l’accorde : les premiers épisodes de Dexter: Resurrection peuvent sentir le réchauffé, voire vous effrayer. D’abord, l’histoire reprend juste après celle de New Blood et contient de nombreuses références à son aînée glacée. Si vous ne l’avez pas vue ou si vous n’en avez que de vagues souvenirs, vous risquez donc d’être légèrement perdus face à la quantité d’informations présentes dès le premier chapitre.
Ensuite, disons-le clairement : ce n’est pas la crédibilité qui étouffe Dexter: Resurrection. Plusieurs intrigues sont ainsi grandement tirées par les cheveux, voire incohérentes par rapport à l’univers de la franchise. On a soufflé plusieurs fois devant certains conflits résolus un peu vite ou devant certaines pirouettes scénaristiques (coucou les caméras d’un certain hôtel).

Enfin, la série met en scène des personnages plus ou moins réalistes et plus ou moins agaçants. On pense notamment à celui de Blessing, l’ange tombé du ciel sur le chemin de Dexter, à la personnalité bien trop optimiste et naïve pour être vraie, mais surtout à celui de la détective Claudette Wallace.
Cette policière de génie, lancée sur les traces d’un tueur en série, combine tous les pires clichés du genre, popularisés, entre autres, par des productions comme HPI. Elle voit donc « les choses d’une manière différente de la nôtre » et doit écouter Stayin’ Alive des Bee Gees en boucle pour se concentrer. Des tropes vus et revus que l’on aurait vraiment aimés ne pas voir dans Dexter.
Dexter est bel et bien de retour (et ça fait du bien)
Malgré ces quelques (gros) défauts, Dexter: Resurrection a su nous cueillir là où on ne l’attendait pas, en devenant un excellent spin-off. À partir de l’épisode 4, qui rabat toutes les cartes du récit pour proposer un twist encore jamais vu dans l’histoire du personnage, on retrouve ainsi tout ce qui faisait le sel de la série originale. Plusieurs protagonistes clés opèrent d’ailleurs un grand retour très remarqué, avec des caméos que les fans apprécieront forcément.
On se surprend également à ressentir à nouveau cet effet « wahou », qui nous avait tant captivés dans Dexter et qui nous permettait de nous attacher immédiatement au personnage, malgré ses tendances meurtrières. Ça y est, Dexter Morgan est de retour, avec ses petites manigances que personne n’avait vu venir et son sarcasme légendaire en voix-off, qui ponctue chaque épisode, comme au bon vieux temps. Même Michael C. Hall n’a pas pris une ride depuis ses débuts dans ce rôle sur-mesure, il y a plus de vingt ans.

Et on rit, beaucoup, devant les dialogues très bien écrits de Resurrection, en plus de frissonner face à l’analyse glaçante que nous livre la série autour de notre fascination macabre pour les serial killers.
Alors, certes, le décor a changé : on quitte le soleil de Miami pour plonger dans les ténèbres de New York. Mais ce nouveau terrain de jeu permet justement au fameux anti-héros de s’aventurer sur des territoires jusque-là inexplorés, apportant une fraîcheur bienvenue à l’ensemble.
Et du côté des petits nouveaux, la pêche est aussi plutôt bonne : Uma Thurman (Kill Bill), Peter Dinklage (Game of Thrones), Krysten Ritter (Jessica Jones, Breaking Bad), ou encore Neil Patrick Harris (How I Met Your Mother) rejoignent ainsi la fête, dans des rôles tous plus croustillants les uns que les autres.
Dexter: Resurrection explore littéralement les liens du sang
Si Dexter: Resurrection parvient si bien à mélanger tous les ingrédients qui ont fait le succès de la série originale, avec de nouveaux éléments qui nous embarquent à l’opposé de nos attentes, c’est surtout grâce à son propos central : la transmission entre Dexter et son fils, Harrison. Tout le récit est ainsi basé sur leur relation tumultueuse et sur leurs liens familiaux, complexifiés par les petites activités mortelles du père.

Une scène particulièrement touchante, au début de l’épisode 6, vient justement appuyer de manière astucieuse cette question d’héritage, à travers les générations, et de ce que l’on peut transmettre, ou non, à nos enfants. Une belle façon de renouveler le personnage de Dexter, en l’humanisant encore davantage et en lui permettant de questionner réellement les conséquences de ses actes.
L’une des plus belles citations de la franchise se trouve d’ailleurs dans Dexter: Resurrection : « J’ai tant de raisons de vouloir tuer, mais toi, tu es ma raison de vivre ». Dexter, lui, est toujours bel et bien vivant, et il est prêt à vous le prouver, si vous osez lui offrir une troisième chance de se racheter.
Le verdict

Dexter : Resurrection
Voir la ficheOn a aimé
- Le vrai retour de Dexter
- L’humour sarcastique, génial
- Peter Dinklage ❤️
- Les nombreuses stars au casting
- Les twists en pagaille
On a moins aimé
- Les incohérences partout
- Le personnage de la flic, au secours
- Le début, trop peu crédible
- Une esthétique plus gore
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