C’est quoi, le jeu de plateau Survive The Island ?
Vous avez du bol ! Vous venez de trouver un trésor sur une île perdue. Encore faut-il réussir à rentrer chez vous pour en profiter. Et c’est plutôt mal parti : l’île est en train de sombrer, les eaux sont infestées de requins, des créatures encore plus terribles rôdent alentour, et le volcan vient d’entrer en éruption. À bien y regarder, peut-être n’êtes-vous pas si chanceux que cela, après tout…
Accessible à partir de 8 ans, pour 2 à 5 joueurs (préférez y jouer à 4 ou 5) et des parties d’environ 45 minutes, voilà un jeu où les joueurs auraient pu coopérer… s’il y avait eu assez de radeaux pour sauver tout le monde.
Édité par Zygomatic, Survive The Island est un jeu de Julian Courtland-Smith, illustré par Lina Cossette, et commercialisé au prix de 29,99 € chez Cultura.
Comment y joue-t-on ?
Après une mise en place un peu fastidieuse, où il faut construire l’île en posant les tuiles les unes après les autres, la partie peut enfin commencer.
Tour à tour, les joueurs posent leurs aventuriers sur l’île, à raison d’un pion par tuile. Mais tous les pions ne se valent pas : sous chacun d’eux est inscrit un chiffre de 1 à 5, qui correspond à la quantité de trésors qu’il transporte.
Le but du jeu étant de marquer un maximum de points en sauvant ses aventuriers, on a évidemment tendance à se concentrer sur les plus gros chiffres. Encore faut-il avoir un peu de mémoire, car une fois posés, on n’a plus le droit de regarder sous ses pions.
On ne place pas ses pions n’importe où non plus. En effet, l’île est composée de trois types de terrains : plage, forêt et montagne. Comme les eaux sont en train de monter, et l’île de sombrer, les tuiles les plus proches du niveau de la mer disparaissent en premier. On a donc tendance à privilégier les hauteurs montagneuses… mais il n’y a bien sûr pas de place pour tout le monde.
Une fois tous les pions placés, les joueurs jouent les uns après les autres. Un tour de jeu se décompose en trois phases simples et rapides. On commence par déplacer ses pions d’un maximum de trois cases, à répartir comme on le souhaite. À pied, à bord d’un radeau (à condition de ne pas être minoritaire) ou à la nage. Mais nager est fatigant, et un pion ne peut se déplacer que d’une case dans l’eau (n’est pas Léon Marchand qui veut).
On choisit ensuite une tuile à submerger, en commençant par la plage, puis, s’il n’en reste plus, la forêt, pour finir par la montagne. Et s’il y a des pions sur la tuile en question ? Plouf, ils tombent à l’eau. Le verso de chaque tuile présente soit un effet immédiat (l’apparition d’un monstre, un tourbillon qui détruit tout sur son passage…) ou un pouvoir bien utile pour nous aider (des rames pour déplacer plus rapidement un radeau, un dauphin pour emporter un nageur avec lui…).
Vient enfin le moment le plus palpitant du tour : le déplacement d’une créature. Un dé détermine laquelle des trois créatures agit. Le serpent de mer, qui élimine les radeaux et les aventuriers sur son passage. Le requin, qui ne dévore que les pions tombés à l’eau, mais se déplace rapidement. Ou le kaijū, qui détruit les radeaux et fait fuir les aventuriers et même les autres monstres en les repoussant.
Les tours s’enchaînent de la sorte, le but étant de parvenir à sauver un maximum de ses aventuriers en les amenant jusque sur une des autres îles aux quatre coins du plateau, avant qu’on ne retourne trois tuiles de volcan, ce qui met fin à la partie. Chacun compte les points de ses rescapés, et le plus gros score l’emporte.
Pourquoi jouer à Survive The Island ?
Tout ça vous rappelle quelque chose ? Normal, Survive The Island est une réédition de The Island tout court, sorti en 2012, lui-même réédition d’Escape from Atlantis, paru 1986. Bref, un jeu et un concept plus très jeunes, mais dont le succès ne démérite pas avec 2 millions d’exemplaires vendus.
Mais, en 2024, cette mécanique tient-elle toujours la route ? Oh que oui !
Surtout si vous voulez vous débarrasser de vos potes, sans savoir comment vous y prendre. Car Survive The Island est un jeu méchant, très méchant et un joueur un peu trop susceptible pourrait ne pas supporter la frustration de se faire couler ses radeaux et dévorer ses aventuriers. Attention donc avec qui vous jouez.
Évidemment, on pourrait le pratiquer de façon plus gentille, en mode presque coopératif. Mais on y perdrait alors son plus grand intérêt. Car une partie de Survive The Island se doit d’être tendue, fourbe, et sans pitié.
D’ailleurs, oubliez d’y jouer à deux ou à trois, c’est à partir de quatre joueurs (et c’est encore mieux à cinq) que le jeu prend toute sa saveur. À moins, il n’y a pas assez de pions, trop de cases sont vides, les créatures peinent à les attraper. À partir de quatre, le plateau est bien rempli (du moins, au début), et c’est là qu’on passe les meilleurs moments.
Faut-il acheter cette mouture si on possède déjà la précédente ? Elle apporte un matériel de qualité, quelques nouveautés intéressantes (une nouvelle créature, le kaijū, et les pouvoirs au dos des tuiles) et la possibilité de jouer jusqu’à 5. Mais le cœur du jeu, qui lui donne tout son intérêt, n’a pas radicalement changé. Sauf si votre exemplaire a particulièrement souffert du temps, l’achat ne se justifie pas selon nous.
Si vous ne possédez pas l’ancienne édition, en revanche, on vous encourage à essayer Survive The Island. Malgré les années, le jeu n’a pas pris une ride. Il est toujours aussi plaisant à jouer, c’est toujours aussi jouissif de réduire à néant les plans de ses adversaires. Si vous êtes allergique au hasard ou un peu trop susceptible, passez votre chemin. Mais si vous cherchez un jeu simple, facile d’accès, et où on se marre à se pourrir les uns les autres, en famille ou entre potes, alors vous avez là le candidat idéal.
En bref
Survive The Island
Voir la ficheOn a aimé
- L’ambiance autour de la table
- Des règles simples, un jeu très accessible, des parties tendues et rapides
- Un très chouette matériel
- Un jeu méchant…
On a moins aimé
- … un jeu méchant (trop pour certains, surtout les enfants)
- Beaucoup moins intéressant à 2 ou 3 joueurs
- Allergique au hasard, abstenez-vous
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