Le saviez-vous ? Minecraft, le jeu vidéo le plus vendu de tous les temps, dispose d’une fin. Elle nécessite de tuer un dragon, situé dans l’Ender (il y a un guide complet à cette adresse). Néanmoins, ne vous attendez pas à une belle cinématique : la fin prend la forme d’un long texte poétique, signé de la plume de Julian Gough (l’identité de l’auteur est confirmée par Markus Persson, fondateur du studio Mojang, à l’origine du jeu).
Et figurez-vous que le texte en question, qui défile pendant de longues minutes, n’appartiendrait… à personne. Il s’appuie sur une version de la licence Creative Commons qui est la plus permissive possible (CC0). Elle laisserait n’importe qui utiliser l’œuvre à sa guise, sans crainte de recours ultérieurs pour contrefaçon. En théorie, elle devrait appartenir à Microsoft — qui a racheté Minecraft en 2014 –, mais Julian Gough prétend n’avoir jamais signé aucun contrat dans un long témoignage publié le 7 janvier.
Tout le monde possède la fin de Minecraft
Julian Gough aurait touché 20 000 € pour sa contribution à Minecraft, une maigre somme au regard de tous les millions engrangés par Mojang — sans parler de l’arrivée de Microsoft dans l’équation. S’est-il fait avoir ? Un peu, quand on lit son histoire. Mais il ne souhaite blâmer personne : il se définit juste comme un artiste à qui les notions de business échappent un peu. « J’ai écrit une histoire pour un ami. Mais, à la fin, il ne m’a pas traité comme un ami. Et je suis blessé », résume-t-il, avec poésie et philosophie dans ce qui ressemble à une leçon de vie.
D’après lui, il n’aurait donc jamais signé le contrat initial — qui aurait dû le lier à Mojang quant aux droits sur son texte –, et ne se serait jamais associé à Microsoft non plus. Il aurait pu faire le choix de partir en guerre judiciaire avec la multinationale, qui utilise sa propriété intellectuelle et se fait de l’argent avec, sans cadre contractuel. Il a plutôt choisi de prendre de la hauteur et faire de son travail sur Minecraft une œuvre utilisable par tout le monde (y compris Microsoft). Dès lors, il a choisi la licence qui se rapproche le plus du domaine public.
Sous ce régime, cela veut dire qu’on peut utiliser les mots du poème à l’envi, même pour des projets commerciaux. « Si vous faites des choses par simple plaisir, pour vous-même ou des amis, voire à des fins lucratives, vous pouvez y aller. Oui, mettez-les sur internet, donnez-les, vendez-les, peu importe, c’est tout bon », indique-t-il. Il précise qu’il ne pourchassera personne pour « l’argent » car c’est « un cadeau de l’univers. »
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