Vous recherchez un outil permettant d’obtenir l’équivalent inclusif d’un mot genré ? Le dictionnaire eninclusif.fr, accessible gratuitement et en ligne, est une ressource qui peut vous servir.

« Comment écrit-on en inclusif déjà ? » : si vous vous êtes déjà posé la question, le dictionnaire en ligne collaboratif eninclusif.fr est une ressource utile à connaître. Le site a été mis en ligne à la mi-janvier 2021, et recense plus de 2 100 mots à la date du 30 avril. Son lancement avait été suivi d’un thread sur Twitter début février, pour expliquer en quelques étapes comment effectuer une recherche via cet outil.

La prise en main est aisée : il faut taper un mot (genré) dans le moteur de recherche qui s’affiche au centre de la page, puis faire un choix dans la liste qui apparaît. Le résultat s’affiche en dessous, avec la possibilité de l’affiner : choix entre le singulier et le pluriel, entre le point médian, le point et le tiret, et entre une version binaire ou non binaire. En fonction des critères retenus, le résultat est modifié. Un clic sur « Copier » facilite les choses : il n’y a plus qu’à coller le mot dans son propre texte.

Recherche du mot « auteur ». // Source : Capture d'écran eninclusif.fr

Recherche du mot « auteur ».

Source : Capture d'écran eninclusif.fr

« Centraliser les connaissances autour de l’écriture inclusive »

À l’origine de ce site, se trouve un étudiant en informatique de 26 ans (qui souhaite rester anonyme). « J’ai voulu écrire un article il y a un an, en utilisant l’écriture inclusive, que je ne connaissais pas énormément, raconte-t-il à Numerama. Sans connaître véritablement le combat derrière l’utilisation de l’écriture inclusive, c’était quelque chose qui m’importait déjà, de mettre sur un pied d’égalité les hommes et les femmes. » Il entame des recherches en ligne pour mieux cerner le sujet et se trouve rapidement face à des ressources nombreuses et variées.

« Cette expérience d’apprentissage a été compliquée. Lorsque j’écrivais mon article, pour chercher un mot j’utilisais Google, avec une recherche ‘[le mot] en écriture inclusive’ et je tombais sur plusieurs blogs, tous avec des écritures différentes. J’ai cherché s’il existait une plateforme qui permettait de centraliser tout ça, mais je n’ai rien trouvé. Comme je suis étudiant en informatique, j’ai pensé que me concentrer sur un outil qui centralise les connaissances autour de l’écriture inclusive serait une bonne idée. »

Il s’est lancé dans la conception du site eninclusif.fr et travaille aujourd’hui sur l’étape qui lui prend le plus de temps, le recensement des mots (en commençant par les plus recherchés). Le projet a une dimension collaborative. « Quand quelqu’un cherche un mot et ne le trouve pas, il est possible de le signaler, ce qui me permet de l’ajouter s’il est effectivement manquant. Ces contributions représentent à peu près 30% des ajouts », décrit le créateur du dictionnaire en ligne.

Des alternatives neutres

Avec eninclusif.fr, son souhait est que « tout le monde y trouve son compte », sans imposer une unique manière d’écrire de façon inclusive. L’écriture inclusive avec la double flexion (par exemple, « les auteurs et les autrices ») n’est pas présente dans les résultats, néanmoins le dictionnaire peut proposer des « alternatives neutres » (toujours dans le cas de notre recherche, « auteur », on obtient « critique »), qui peuvent être employées selon les contextes. « L’idée, c’est d’avoir une alternative qui convienne à tout le monde, qu’on veuille ou non utiliser le point médian. L’objectif n’est pas d’imposer telle ou telle solution, mais de centraliser au maximum tout ce qui existe. »

Résultats de la recherche. // Source : Capture d'écran eninclusif.fr

Résultats de la recherche.

Source : Capture d'écran eninclusif.fr

Pour l’instant, eninclusif.fr est entièrement gratuit et son créateur n’en retire aucun bénéfice. Il n’exclut pas d’ajouter un jour une offre premium, mais tient à laisser dans tous les cas l’accès au dictionnaire gratuit. L’étudiant en informatique espère en tout cas à son niveau contribuer à une meilleure inclusivité. « Quand on apprend à écrire en français, on s’enferme dans des stéréotypes, qui contribuent au sexisme que l’on rencontre. Une écriture réellement genrée et neutre (et sans dire que le masculin est le neutre) peut avoir un impact sur la société à long terme. »


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