Un employé de GitHub a été licencié après avoir traité les personnes ayant participé à l’invasion du Capitole américain de nazis. Puis GitHub a changé d’avis.

L’invasion spectaculaire du Capitole américain le 6 janvier 2021 a eu d’importantes conséquences sur Internet. Twitter a banni de manière permanente Donald Trump, YouTube a annoncé supprimer certaines vidéos du compte du président sortant, Facebook et Instagram ont suspendu ses comptes pour deux semaines minimum, Twitch a supprimé un emote… et GitHub a viré un salarié.

GitHub n’est pas la seule entreprise à avoir licencié des employés après les événements du Capitole : de nombreux chefs d’entreprise ont publiquement annoncé avoir mis fin aux contrats de salariés qui ont participé à l’invasion. Mais le salarié de GitHub n’a pas été viré à cause de ses actions à Washington D.C. : il a été remercié après avoir traité les insurgés de « nazis ».

« Les nazis sont là »

Pourquoi licencier un salarié qui dit la vérité ? Eh bien, parce que le terme employé n’a pas plu à tout le monde.

Le 6 janvier, sur le Slack interne utilisé par les employés de GitHub, un employé publie un message : « Faites attention à D.C. les gars, les nazis sont là », explique Business Insider, le premier journal à avoir rapporté l’affaire. L’employé, qui a voulu rester anonyme, accompagne son message d’un emoji triste. Mais cela ne plaît pas à un de ses collègues, qui juge que le mot nazi est « trop clivant ». Un débat houleux éclate en interne, au point que les services des Ressources Humaines sont obligés d’intervenir, et décident de réprimander l’employé… qui a publié le message. Deux jours plus tard, il est officiellement renvoyé, au motif de « problèmes de comportement ».

« En tant que juif, je ne pensais pas que dire nazi pouvait être aussi clivant », a-t-il ensuite écrit sur Slack, très surpris, avant que son compte ne soit fermé. Beaucoup d’autres employés ont été choqués du traitement infligé par la direction de l’entreprise : plus de 200 d’entre eux ont signé une lettre ouverte adressée à la direction de l’entreprise, en demandant des explications sur le licenciement de leur collègue, et en précisant que « de nombreuses personnes estimaient que GitHub n’était plus un environnement de travail sûr. »

La lettre a été prise très au sérieux, au point que le PDG Nat Friedman a reconnu que « de graves erreurs » avaient été commises, dans un mail envoyé aux employés de GitHub le 16 janvier, que l’entreprise s’excusait. Il a également été annoncé que la DRH, Carrie Olesen, démissionnait. Surtout, GitHub a proposé à l’ex-employé de retrouver son poste.

On ne sait pas, pour l’instant, s’il a accepté.

La tech n’arrive pas à se saisir du problème

L’affaire, si incongrue qu’elle puisse paraître, est pourtant le reflet de la réalité : il est évident que les géants de la tech ne savent pas comment réagir lorsque des discussions deviennent « polémiques ». Pourtant, il y avait bien des néo-nazis parmi les insurgés, un fait montré et reconnu par la presse. Et surtout, le fait de dire que les personnes ayant participé à l’invasion du Capitole sont des nazis est au mieux « polémique », mais semble difficilement passible de licenciement.

Les entreprises de la tech ne veulent pas se confronter à ces sujets en interne, et elles ne savent pas comment le faire lorsqu’elles y sont forcées. C’est un gros problème, qui n’est pas nouveau : il y a quelques semaines à peine, une chercheuse de Google spécialisée dans les biais algorithmiques était renvoyée, dans un contexte de tension autour de ses recherches.

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